thesis

Le mythe des villes maudites dans les littératures française, anglaise et américaine du vingtième siècle : une esthétique de l’entropie urbaine

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The biblical curse of the city tends to devastate History, turning human culture into a waste land (Henochia, the Tower of Babel, Sodom and Gomorrah, Babylon) in order to settle instead the first ever divine city, that is to say the utopian New Jerusalem of the Apocalypse. At the beginning of the 20th century, rewriting the Bible has become ironic and even self-destructive. The inner fortress of the creative mind does not hold any more and loses itself into the modernistic fragments of the city, in other words the ruins of destroyed Europe. The prophetic word declines, even though it has been reactivated on a political level by dystopian literatures, speculative fiction and crime novel. After 1945, the urban curse has mutated into evil energy, following the laws of entropy. A new kind of apocalypse turns the text of the cityu into mere simulacra, in other words the new idols of mass culture. That’s why entropic metaphors and postmodern aesthetics do shape American urban fiction and also the french nouveau roman. The myth of cursed cities dominates the end of the century in a cannibalistic way, thus becoming the myth of the disappearance of the sacred, raising a wall of silence in the city’s rumble, penetrating the smooth surface of minimalist novels. Literature then performs an act of memorial resistance, even when it follows an asymptotic line to the “hard white empty core of the world. ”

Abstract FR:

La malédiction biblique de la ville traverse l’Histoire en dévastant la civilisation humaine (Hénochia, la tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, Babylone) pour édifier à sa place la première ville d’origine divine, la nouvelle Jérusalem de l’Apocalypse. Au début du XXe siècle, la réécriture biblique se fait ironique et même auto-destructrice. La forteresse intérieure de l’écrivain ne tient plus et le sujet s’abîme dans les fragments modernistes de la ville, qui sont aussi les ruines d’une Europe dévastée. La parole prophétique s’étiole, malgré sa réactivation politique dans les littératures dystopiques, la speculative fiction et le roman noir. A partir de 1945, la malédiction urbaine s’est transfigurée en énergie du mal, selon les lois de l’entropie. La ville comme texte subit une apocalypse du signe en autant de simulacres, les nouvelles idoles d’une culture de masse. C’est pourquoi la métaphore entropique et l’esthétique postmoderne façonnent les fictions urbaines américaines mais aussi le nouveau roman français. Le mythe des villes maudites domine la fin du siècle sur un mode cannibale : il devient le mythe de la disparition du sacré, il dresse un mur de silence dans la rumeur de la ville, il remplit la surface lisse des romans minimalistes. La littérature fait alors acte de résistance mémorielle, même lorsqu’elle suit l’asymptote qui mène au « cœur dur, blanc et vide du monde. »