Abstract FR:

L'Arabie a longtemps été négligée par les voyageurs et les chroniqueurs occidentaux. Après avoir réfléchi sur les causes de cette minimisation, nous tenterons de cerner les mentions, évocations et descriptions de l'Arabie chez les auteurs et traducteurs des XVIIème, XVIIIème siècles. Peu nombreux à l'âge classique et à l'aube des Lumières (Barthelemy d'Herbelot, Antoine Galland, Petis de la Croix et Jean de la Roque). Ces écrivains se multiplient aux XIXème et XXème siècles. L’essor du commerce et les expéditions relance la curiosité des voyageurs et des scientifiques qui vont découvrir une population différente et une réalité sociale autre. L'intérêt du regard de ces écrivains voyageurs est révélateur de leurs certitudes, mais aussi de leurs doubles et de leur embarras (cf. L'étude des relations de Carsten Neibuhr, de Volney et de Tamisier). Cependant, l'œuvre sur laquelle notre attention s'est focalisée est celle de Burckhardt. Ce voyageur a en effet consacré à l'Arabie la majeure partie de sa vie. L’ouvrage de Burckhardt "Voyage en Arabie" (1831) est une des relations de voyage en Arabie les plus importantes et constitue un témoignage majeur sur le mouvement des Wahhabites. Un choix de lettres envoyées par Burckhardt à des personnes partageant la même passion que lui, comme par exemple Sir Joseph Banks, a été envisagé en annexe à la fin de ce travail. Une part de notre réflexion se veut une contribution à l'étude du récit de voyage, à la réflexion sur la méthodologie adaptée à ce genre littéraire bien particulier.