thesis

L' interface prosodie/syntaxe en français : Dislocations, incises et asyndètes

Defense date:

Jan. 1, 2011

Edit

Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

A hypothesis that is widely shared is that prosodic structure relies on the identification of boundaries and syllabic prominences of different degrees. Differences exist among scholars in the methods they employ to identify this structure. There are at least two distinct approaches: (i) one guided by hypotheses, which assumes that prosodic structure can be predicted on the basis of syntax, information structure and metrical organization; (ii) an alternative, data-driven approach, which takes only those parameters that can be derived from perceptual and acoustic data as meaningful for defining prosodic structure. My research is clearly part of the second paradigm. In order to describe French prosodic structure, I developed, with the help of specialists in automatic language processing, a piece of software named Analor. The purpose of this software tool is to detect major prosodic breaks and prominent syllables solely on the basis of acoustic cues. Identifying prominences and boundaries of different strengths is important in describing spoken French. This makes it possible to test some widely-shared intuitions about the relation of prosody and syntax (such as, a left-dislocated constituent is always followed by a strong prosodic break, or, the deletion of qu- in spoken French is compensated for prosodically). It also becomes possible to offer new descriptions of some constructions that are not well-accounted for by syntax alone (as in the case of temporal parataxis), and to bring new data to bear on the “subordinate” role of prosodic cues.

Abstract FR:

Une hypothèse communément partagée est que la structure prosodique d’un énoncé donné en français repose sur l’identification des syllabes proéminentes et de tons de frontières de différents degrés qui le ponctue. Les divergences entre les spécialistes sont à chercher dans les méthodes employées pour mettre au jour cette structure. Deux approches sont possibles : (i) une approche guidée par les hypothèses, qui considère que la structure prosodique peut être décrite sur la base d’informations syntaxiques, informationnelles et métriques, (ii) une approche guidée par les données, qui considère que les paramètres pertinents pour décrire la structure prosodique peut être définie à partir d’indices perceptifs/acoustiques uniquement. Ma thèse s’inscrit clairement dans le second paradigme. Pour décrire la structure prosodique du français, j’ai développé avec l’aide de spécialistes du traitement automatique le logiciel Analor. Cet outil a pour fonction de détecter des syllabes proéminentes et des frontières prosodiques sur la base d’indices acoustiques essentiellement. La mise au jour des ces proéminences et frontières de différents degrés est importante pour décrire le français parlé. Elle permet de vérifier certaines hypothèses intonosyntaxiques en circulation dans la communauté (par exemple : le constituant extraposé à gauche dans une dislocation est toujours ponctué d’un accent ? l’absence de qu- est suppléée à l’oral par un « morphème » suprasegmental ?). Mais elle permet aussi d’apporter de nouveaux arguments pour décrire le statut grammatical que les indices syntaxiques ne permettent pas d’expliquer de façon satisfaisante à eux-seuls (comme les greffes de constructions verbales à valeur temporelle), ou d’examiner avec de nouvelles données le rôle « subordonnant » de la prosodie.