Etude comparée de discours dissidents tchécoslovaques et soviétiques (1966-1986)
Institution:
Paris 12Disciplines:
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Abstract FR:
Le but de la recherche est de préciser, par une étude de discours, les images différentes qu'ont données d'eux-mêmes les dissidents soviétiques et tchécoslovaques. Tous les documents recueillis (lettres, pétitions, manifestes, interviews, etc. ) sont d'abord replacés dans leur contexte historique et institutionnel, pour comprendre à quels moments ils apparaissent, de quoi ils parlent, à qui ils s'adressent et pour quelle finalité. Les documents soviétiques, déferlant par vagues, reflètent une actualite de procès et de répressions. Ils visent assez tôt l'audience occidentale, alors que le discours tchécoslovaque, plus distancié et plus analytique, est davantage tourné vers le public intérieur. La statistique lexicale, ensuite, établit, sur un corpus réduit, quels mots font une percée à certaines périodes et quels mots, à l'inverse, enregistrent peu de variations fréquentielles chronologiques. Le vocabulaire tchécoslovaque apparaît ainsi davantage porteur d'idéal que le soviétique. Il évolue en glissant du domaine politique au domaine civique et moral. Le vocabulaire soviétique, essentiellement dénonciateur, est d'abord consacré à la critique des dysfonctionnements puis conteste profondément le système, en se tournant vers l'occident. Des analyses énonciatives, enfin, étudient le pronom nous et les marques d'altérité dans le discours. Les tchécoslovaques associent dans le nous les citoyens à la résistance au socialisme réel et les incitent à démonter la langue totalitaire. Les soviétiques, se référant à une identité soviétique ou russe, stigmatisent au nom de leur peuple, les discours des adversaires (fonctionnaires et idéologues).