La crise du territoire : la représentation de l'espace géographique dans quatre fictions postmodernistes d'Italo Calvino, Jean Echenoz, Thomas Pynchon et Christoph Ransmayr
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Ce travail de recherches géocritiques étudie dans "Le Città invisibili" (1972) d'Italo Calvino (1923-1985), "Les Grandes blondes" (1995) de Jean Echenoz (1947-. . . . ), "Gravity's Rainbow" (1973) de Thomas Pynchon (1937-. . . . ) et "Morbus Kitahara" (1995) de Christoph Ransmayr (1954-. . . . ) des récits de fiction postmodernistes mettant en scène la crise du territoire. Encadrant le plein développement d'un courant esthétique et théorique qui remet en cause les normes et affirme le pluriel contre l'universel, la multiplicité et les réseaux contre les oppositions binaires, ces fictions représentent l'espace-temps dans des territoires éphémères et disputés dont les limites sont incertaines et l'histoire contestée. L'analyse de la parodie, de l'ekphrasis, du déplacement et de la géographie postmodernes dans les oeuvres du corpus permet de mettre en évidence l'intérêt des concepts de chronotope (Bakhtine), de brouillage référenciel (McHale), d'hétérotopie (Foucault), de déterritorialisation (Deleuze et Guattari) pour des études en géocritique littéraire. Chacun des textes littéraires étudiés présente un différent type de crise du territoire, car les territoires fictionnels représentés sont des non-lieux, ils sont altérés, disparus, utopiques, uchroniques : ils échappent à la définition attendue et sont marqués par la mélancolie. Cependant, la fiction postmoderniste, mettant en crise la représentation, propose aussi de donner forme au monde par le texte, qui se fait à la fois interface entre des milieux et réseau de flux d'informations. Dans ce nouveau type de territoires, les énergies et la matière s'auto-organisent, et l'oeuvre littéraire qui les représente décrit un cosmos derrière le chaos apparent.