Abstract FR:

La thèse étudie les poésies du Tchèque Frantisek Halas (1901-1949), du Hongrois Attila Jozsef (1905-1937) et du Péruvien César Vallejo (1892-1938). S’ignorant mutuellement, écrivant des langues différentes (tchèque, hongrois, espagnol), ces trois poètes n'en développent pas moins une même poétique de la mélancolie de la révolte qui se révèle dans les années 1927-1939. La révolte apparait d'abord dans la poésie politique. La thèse considère les sujets collectifs, en tant que figures éthiques ; le rôle des ennemis ; l'accent mis sur la plainte au détriment des appels a l'action. Puis elle analyse la mort dans l'ensemble des textes poétiques. La mort s'y écrit comme un processus au cœur du vivant, avec ses temporalités (comme la vieillesse) qui unissent l'humanité dans la souffrance. Enfin, la thèse étudie l'universalité recherchée par les auteurs, qui se fonde sur les puissances actives du corps, du désir et de la raison. Cette universalité se confronte à l'écriture d'une solitude originelle et au langage religieux auquel ont souvent recours ces poètes d'inspiration matérialiste et marxiste. La thèse aborde ces poésies à partir d'un travail de traductions personnelles, conçues comme un instrument de connaissance, et non une re-création des textes. Elle compare les œuvres dans le rythme de leur développement. La révolte et la mort n'y apparaissent pas comme des thèmes, mais comme la perspective commune d'une sensibilité poétique originale, jusqu'alors peu étudiée. La thèse s'efforce de situer dans l'histoire de la poésie moderne ces poètes "d'avant la mort".