thesis

Caïn et Abel dans les littératures anglaise et française du dix-neuvième siècle

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Abstract EN:

The retelling of the Cain-Abel story underwent a major change in 19th Century French and English literatures. Cain’s rebellion against God is its most outstanding feature, one all critics insisted on. Yet others aspects of the myth have been widely ignored : Cain’s rebellion is traceable back to the 16th Century. Then, the Romantic retelling of Gn IV also gives way to Cain’s strong condemnation : while Byron, Baudelaire and Leconte de Lisle focus on rebellion, Coleridge, Blake and Hugo focus on sin and its supernatural redemption. Last, Cain’s rebellion is a failure, as its consequences show. While it is not completed, the Romantic retelling of Gn IV is paralleled by the permanence of an orthodox reading of the Cain-Abel story. When only evoked, it conveys traditional morals, whether Romantic, Victorian or fin-de-siècle. What is original is its relevance to problems that are properly modern ; if many motifs are privileged to express reprobation of Cain, two of them are hypertrophied: the problem of crime, of which Cain is the monstrous incarnation, and its relation with urban life, and that of identity. Once God has disappeared from the retelling of Gn IV, how can man know Cain from Abel without mistake ?

Abstract FR:

Le mythe de Caïn et Abel au XIXe siècle est plus complexe qu’il n’y paraît. Préférant parler d’un mythe de Caïn, la critique y voit traditionnellement une expression particulière du titanisme, à travers la révolte de Caïn contre l’arbitraire divin. Cette révolte est une vérité mais demande à être nuancée. Un examen attentif des récritures de Gn IV avant le XIXe siècle montre que le romantisme hérite un Caïn haut en couleurs, qui, déjà, suscite l’admiration des poètes. Par ailleurs, le titanisme de Caïn n’est pas la seule composante de sa récriture romantique : à côté de Byron, Baudelaire et Leconte de Lisle, Coleridge, Blake et Hugo insistent sur la notion de faute monstrueuse, occasion d’un rachat surnaturel. Limité dans le temps et le nombre d’œuvres, le titanisme de Caïn se voit mis en échec. En outre, la récriture romantique de Gn IV est concurrencée par des mentions de l’épisode génésiaque le plus souvent réprobatrices ; plusieurs mythèmes sont privilégiés pour l’expression de cette réprobation. Traditionnelle, cette lecture de Gn IV se voit renouvelée par la disparition de la sphère surnaturelle et sa mise en relation avec les problèmes du temps, notamment la criminalité et la question de l’hybridité