Les classes dirigeantes britanniques et la reforme sociale (1931-1951) : le poids des annees de guerre
Institution:
Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
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Il semble y avoir accord entre les differents commentateurs qui traitent de la societe britannique d'avant-guerre pour admettre tant l'existence d'une classe dite "dirigeante" que la predominance, au sein de cette classe, des "orthodoxes" crispes sur ses privileges vis a vis des "reformistes" defendant des conceptions plus "sociales". On donne generalement ensuite une grande importance a l'"esprit de dunkerque", qui serait a l'origine du "consensus d'apres-guerre" sur la reforme sociale : la presente these tente de montrer que les grands projets de reforme, les grands textes de loi elabores au cours de la guerre et sur lesquels cette interpretation des faits repose ne sont pas univoques, pas plus que ne l'est leur reception au sein des "orthodoxes" impenitents. Il en va de meme de la conversion officielle du parti conservateur aux idees nouvelles dans l'immediat apres-guerre : les arriere-pensees "orthodoxes" n'ont pas disparu de la celebre charte industrielle de 1947, tandis que les exces de langage releves lors de la querelle a propos des dernieres nationalisations travaillistes montrent les limites de la volonte interventionniste. Jamais d'ailleurs avant le mandat d'edward heath les engagements de 1951 faisant du plein emploi la priorite nationale n'ont eu a etre mis a l'epreuve des faits, grace a la prosperite du monde occidental dans les annees 1950 et 1960. On mesure dans ces annees 1980, sous mme thatcher, a quel point il serait imprudent de parler de conversion "definitive" des classes dirigeantes britanniques aux idees de reforme sociale popularisees notamment par beveridge et keynes au cours de la seconde guerre mondiale.