thesis

Langue et identité sur la route : conscience de soi et rapport au monde au travers des premiers "récits de voyage" swahili à la fin du XIXe siècle : Les Safari za Wasuaheli de Carl Velten et la Maisha de Tippu Tip

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 13

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

At the very beginning of the XXe century, in a heavy colonial setting, two German – Carl Velten and Heinrich Brode – released the first travelogues ever written in an African language (Arabic excepted) : Kiswahili. Born between orality and textuality, between arabic and latin scripts, the texts bear influences of both Swahili and colonial worlds. The Ph D. Offers the first French translation of the texts (Maisha excepted). Beside from the translation, the analysis’ part – at a crossroad between four languages – also crosses history and ethnology. Its main axis remains comparative literature with a strong structuralist frame. It deals with three major questions : do the African travelogues cast a new light on European explorations writings as a literary genre ? How does one translate the Self and the Other through one’s own language ? Was “Kiswahili on the road”, spoken as it was all along the old caravan tracks, able to bring forth literature, as a lingua franca has never done, and is its influence still visible up to nowadays ?

Abstract FR:

Au tout début du XXe siècle paraissaient, sous l’impulsion coloniale allemande, les premiers récits de voyage écrits par des Africains dans une langue africaine (hors arabe) : les Safari za Wasuaheli, collectés auprès de quatre informateurs à partir de 1893 par Carl Velten et la Maisha de Tippu Tip, publiée par Heinrich Brode en 1902. Nés entre oralité et écriture, alphabets arabe et latin, ces textes oscillent entre deux visions du monde et deux cultures. La présente thèse, organisée autour de la traduction française de l’ensemble de ces textes pour la plupart inédits, laisse entrevoir une forte transdisciplinarité (histoire, ethnologie). Elle s’inscrit cependant avant tout dans une perspective comparatiste (travail d’analyse littéraire entre quatre langues dont deux principales : le kiswahili et le français) et linguistique d’influence structuraliste. Outre le travail de traduction et de notes mis en place, elle développe trois axes majeurs d’analyse : comment l’appartenance générique et la langue des récits éclairent-elles le genre du récit d’exploration européen ? Quelle traduction en sa langue des rapports entre soi et l’Autre ? Enfin, la langue de ces récits de voyage porte-t-elle l’empreinte d’une lingua franca qui, suivant les caravanes, aurait « fait littérature » pour essaimer aujourd’hui jusqu’à devenir la langue la plus parlée d’Afrique ?