thesis

Menzogna e sortilegio (1948) de Elsa Morante : une écriture des origines

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

For fifteen years the authoress of Menzogna e sortilegio has been a prey to ceaseless dreams, whose heroes are just her ancestors enobled by her imagination. She hopes she can get rid of her narrating delirium, that she ascribes to the so-called “hereditary disease”, by replacing her old family legends with the family news dictated by her beloved dead. But, while running along that piece of news, it doesn't take a long time to get aware of the mystifications of Elisa's mediumistic and therapeutic writing : as a matter of fact, it is an abuse to which the narrator resorts in order to keep escaping from reality and improving her tendency to menzogna in a different shape and under a covering therapy. So her ancestors become just like doubles on which the narrator projects her phantoms, her wishes, her neurosis and her family romance. The very writing becomes a sort of revenge on life and on her family for this “cloistered nun” (as she defines herself). But, after all, this new attempt of doing away with the reality leads up to the discovery of a real literary vocation.

Abstract FR:

En proie, depuis quinze ans, à des rêveries incessantes dont les protagonistes ne sont autres que ses ascendants, anoblis par son imagination, la narratrice de Menzogna e sortilegio espère guérir de son délire fabulateur, qu'elle met sur le compte d'une prétendue “maladie héréditaire”, en remplaçant ses anciennes légendes familiales par les chroniques familiales que lui dictent ses morts. Mais, en parcourant ces “chroniques”, on ne tarde guère à s'apercevoir du caractère mystificateur de l'écriture médiumnique et thérapeutique d'Elisa : il s'agit en réalité d'une supercherie à laquelle la narratrice recourt afin de continuer à fuir la réalité et à cultiver son penchant pour la menzogna sous une autre forme, et sous le couvert de la thérapie. Ses ascendants deviennent alors des doubles, sur lesquels la narratrice projette ses fantasmes, ses désirs, ses névroses et son roman familial. Et l'écriture elle-même devient, pour cette “religieuse cloîtrée” (c'est ainsi qu'elle se définit) une forme de revanche sur la vie et sur les siens. Mais cette nouvelle tentative d'escamoter le réel débouche, en fin de compte, sur la découverte d'une véritable vocation littéraire.