Traumas et conflits symboliques dans l'œuvre de Robert E. Howard
Institution:
Sorbonne universitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study explores the fiction of Robert E. Howard, whose entire body of work was published in the American pulp magazines of the 1920s and 1930s, and who has since been credited as the creator of « sword and sorcery », a subgenre of fantasy fiction often criticized due to its lack of sophistication. While the consensus is that Howard defined the American form of modern fantasy, we call into question what is seen as the purely escapist nature of his tales and challenge the notion that his fiction is representative of the subgenre he is considered to have initiated. At the core of our approach is the theory that Howard’s fiction is escapist only in the sense that it avoids writing about a traumatic episode dating from the author’s childhood. Focusing at first on apparently inconsequential details such as the characters’ names or the color of their eyes, the present work identifies the literary traces and manifestations of the trauma we postulate, to reveal an elaborate, if hidden, architecture that informs the entire body of his fiction. This, in turn, offers new perspectives on Howard’s contribution to American fantasy and leads us to conclude that the very form of the genre proceeds from trauma.
Abstract FR:
Cette étude propose d’explorer la fiction de Robert E. Howard, dont l’œuvre fut publiée exclusivement dans les pulp magazines américains des années vingt et trente, et qui est aujourd’hui considéré comme le fondateur de la sword and sorcery, un sous-genre de la fantasy régulièrement critiqué en raison de son manque de sophistication. Si la plupart des critiques du genre s’accordent à dire que Howard a cristallisé la forme moderne de la fantasy américaine, nous remettons en question l’idée que son œuvre est uniquement une littérature d’évasion et que ses écrits sont représentatifs du sous-genre qu’il est censé avoir fondé.La théorie qui informe notre approche est que l’œuvre de Howard n’est une littérature d’évasion qu’en ce sens qu’elle évite d’aborder un épisode traumatique survenu au cours de l’enfance de l’auteur. Nous concentrant dans un premier temps sur des détails en apparence anodins tels les noms propres des protagonistes ou la couleur de leurs yeux, notre étude met en évidence les traces et les manifestations littéraires du trauma que nous postulons, révélant une architecture souterraine complexe qui sous-tend l’intégralité de l’œuvre. Le résultat de ce travail offre des perspectives nouvelles sur la nature de l’apport howardien à la fantasy américaine, et nous amène à conclure que la forme même du genre procède du trauma.