thesis

Dieux futiles, dieux utiles : l’écriture mythographique et ses enjeux dans l’Europe de la Renaissance : autour des traités de Georg Pictorius (1500-1569)

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

This work is a comparative study of the treatises through which the humanists of the Renaissance introduced ancient mythology to their contemporaries. It is based on the analysis of Pictorius' two mythographies, the Theologia mythologica (Freiburg im Breisgau, 1532) and the Apotheseos deorum libri (Basel, 1558) together with other 16th Century treatises by Montefalco (Perugia, 1525), Haurech (Antwerp, 1541), Giraldi (Basel, 1548), Herold (Basel, 1554), Cartari (Venice, 1556), and Conti (Venice, 1567). These texts were especially dedicated to the study of pagan gods and circulated throughout the Germanic empire, France, Basel, and Italy. Most were never translated or analyzed as a specific form of writing, yet their analysis fuels inquiries into the implications of the appropriation of the religious and cultural alterity of antique paganism by a then divided Western Christianity. The figures of the gods are pretexts for unusual symbolic compositions generating representations which are at once poetic, physical, and political, and whose interpretations must be constantly renewed. Texts and images are associated according to an aesthetics of fragmentation and re-arrangement likely to mingle the voices of the different times and create harmony out of diversity. Working as a renewed memory of Antiquity at the dawn of the modern era, mythographic writing activates a plurality of discourses within the transmission. It presents pagan gods with their restored usefulness, that is, the power of offering, through the arrangements of words and images, a space of pacified reflection, open to differences and cultural comparison.

Abstract FR:

Ce travail est une étude comparatiste des traités par lesquels les humanistes de la Renaissance présentent la mythologie antique à leurs contemporains, fondée sur la confrontation des deux mythographies de Pictorius, la Theologia mythologica (Fribourg-en-Brisgau, 1532) et les Apotheseos deorum libri (Bâle, 1558), avec les autres traités publiés au XVIe siècle de Montefalco (Pérouse, 1525), Haurech (Anvers, 1541), Giraldi (Bâle, 1548), Herold (Bâle, 1554), Cartari (Venise, 1556) et Conti (Venise, 1567). Ces textes, spécialement consacrés à l’étude des dieux païens, et qui circulent entre l’empire germanique, la France, Bâle et l’Italie, n’ont pour l’essentiel jamais été traduits ni analysés comme une forme d’écriture spécifique. Ils donnent matière à une enquête sur les enjeux de l’appropriation par le christianisme occidental, alors en plein déchirement, de l’altérité religieuse et culturelle que représente le paganisme antique. Les figures des dieux y sont prétexte à des compositions symboliques particulières, génératrices de représentations à la fois poétiques, physiques et politiques, dont l’interprétation est à renouveler sans cesse. Texte et image y sont associés, selon une esthétique de la fragmentation et du réagencement, propre à entrelacer les voix des différentes époques, à créer l’harmonie à partir du divers. Mémoire de l’Antiquité actualisée à l’aube de l’ère moderne, l’écriture mythographique fait jouer la pluralité des discours au sein de la transmission. Elle présente les dieux païens en leur restituant leur utilité, celle de pouvoir offrir, par l’agencement des mots et des images, un espace de réflexion pacifié, ouvert à la différence et au comparatisme culturel.