thesis

Le meurtre à Londres à l'époque victorienne : structures sociales et comportements criminels, 1857-1900

Defense date:

Jan. 1, 1991

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

During the second half of the 19th century, acts of violence, and more particularly homicides, decrease significantly, in England as well as in London, one of the safest capitals in Europe. Far from belonging to the traditionally accused "Victorian underworld", or dangerous classes, the criminals come mainly from the lower middle classes, wholly integrated in their social surrounding. The murders committed are essentially "home" affairs, where the people are more or less closely related to one another. Most of them are unplanned, and economic motivations, even during the great depression at the end of the century, are rather scarce. Patterns of violence are partly well known, but the period considered is the one when violence seems to be mainly restricted to the family circle, unlike during the previous centuries. As for justice, it aims first at condemning all kind of protest crime (i. E. Murders for robbery, or challenging the social hierarchy), as well as those committed by persons coming from the lower classes, then escaping the current socializing of the masses, even though habits of violence are still widespread in some parts of society.

Abstract FR:

Le seconde moitié du XIXe siècle voit, en Angleterre comme à Londres, qui est à ce point de vue une des capitales les plus sures d’Europe, une décrue sensible des actes de violence, en particulier dans son aspect le plus visible, l'homicide. Il apparait alors que les inculpés, loin de relever des éléments marginaux de la société, ou des classes laborieuses et donc dangereuses, sont principalement issus des couches inférieures des classes moyennes, caractérisées par une intégration réelle dans l'environnement social. A ceci correspond l'aspect essentiellement domestique des actes perpétrés, qui opposent des personnes appartenant au même foyer, ou qui se connaissent plus ou moins. Les actes prémédités, et en particulier les crimes crapuleux, qui pourraient traduire une contestation sociale avivée par la crise de la fin du siècle, sont nettement moins nombreux que les actes spontanés. Nous assistons au repli de la violence sur le cercle familial, ce qui n'était pas le cas au cours des siècles précédents. L'attitude de la justice évolue également : elle punit plus sévèrement les meurtres accompagnes d'atteintes à la propriété, ou à la hiérarchie sociale, qui remettent en cause les valeurs victoriennes; elle s'attache aussi à réprimer ceux que commettent les membres des classes inferieures, qui par-là échappent au mouvement d'ensemble de policement des mœurs, même si une violence endémique et diffuse se manifeste dans de larges secteurs de la société.