thesis

Le siècle des jargons : le « cant » dans les querelles religieuses, politiques et esthétiques en Angleterre 1740-1824

Defense date:

Dec. 6, 2019

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Institution:

Sorbonne université

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Abstract EN:

This dissertation focusses on the rhetorical uses of “cant” in England in the long eighteenth century. This word – which cannot be translated easily – originally referred to the secret language of beggars and thieves. After the Protectorate of Oliver Cromwell, “cant” began to be used to criticise the phraseology of Puritans, Non-conformists and, from the 1740s onwards, Methodists. Based on a chronological approach, this work aims at highlighting the permanencies and changes in the polemical uses of the notion. By studying several specific quarrels, I try to understand how a word that was first used in religious controversies became central in political and literary discourses as the century went on. The history of “cant” and its uses can help us better understand how explicitly digressive and self-reflexive poetics developed against the background of linguistic and political scepticism.

Abstract FR:

Ce travail s'intéresse aux emplois rhétoriques du terme « cant » dans l'Angleterre du long XVIIIe siècle. Le mot, difficilement traduisible en français, désigne originellement l'argot des mendiants et des voleurs et est utilisé, après le protectorat cromwélien, pour attaquer la phraséologie des Puritains, des non-conformistes et, à partir des années 1740, des méthodistes. Cette thèse, en adoptant une perspective chronologique, entend mettre en valeur les permanences et les variations de l'utilisation polémique de la notion. Il s'agit, en suivant le fil de plusieurs querelles ponctuelles, de comprendre comment un terme d'abord cantonné au champ de la controverse religieuse devient, au cours du siècle, un élément central des discours politiques et littéraires. Faire l'histoire du mot « cant » et de ses emplois permet de mieux appréhender le développement de poétiques explicitement digressives et auto-réflexives qui trouvent leur raison d'être dans un scepticisme linguistique et politique.