thesis

La ville en ruines : poétique d'un espace mnésique

Defense date:

Jan. 1, 1995

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

We are all familiar with cities in ruins : hiroshima, mexico-tenochtitlan, babel, sodom and gomorrah, macchu picchu, rome, guernica, berlin, buenos aires. . . -cities that were destroyed or completely wiped out, leaving only vesriges, living cities containing their own destruction within. These multiple fancies allow us to tell history (they thus participate in memory) at the same time we are being dispossessed of it. Better yet, the fancies become part of the writing of history given that art retroacts and thus produces history. This is a strange idea, which we demonstrate after the fashion of andre chastel : the wxorld may have "forgotten" that rome was sacked, but no one can forget michelangelo's last judgement. Fancies of the city in ruins begin with the bible and paintings (part i). Next come "monographs" of neruda, paz, carpentier, malraux, sabato, duras ; they explore the fancies through texts and demonstrate how they take the place of a historical representation when history is in a period of crisis (unless the representation is undergoing a crisis) (ii, iii, iv). The fifth part is both a synthesis and an attempt to define a model for writing about the city in ruins : apocalyps ? descent to hell ? purgatory ? given that the fancies became reality -a deadly reality (guernica, concentration camps, hiroshima)- are they still usable ? yes ; in certain films (resnais, wenders) the subjectmust cross the ruined city to be "reborn".

Abstract FR:

Des villes en ruines, nous en connaissons tous : hiroshima, mexico-tenochtitlan, babel, sodome et gomorrhe, macchu picchu, rome, guernica, berlin, buenos aires. . . Villes detruites, aneanties, villes dont il ne reste que des vestiges, villes vivantes rongees de l'interieur. Tel est l'imaginaire pluriel qui, selon nous, permet de dire l'histoire -c'est en quoi il est mnesique- au moment ou le sujet est depossede de celle-ci. Mieux encore, il participe d'une veritable ecriture de l'histoire dans la mesure ou l'art retroagit sur la vie, il produit l'histoire. Idee etrange, demontree ici dans le droit fil de la pensee d'andre chastel : le monde entier a "oublie" le sac de rome, pas le jugement dernier de michel-ange. Le trajet part de la bible et de la peinture pour construire l'imaginaire de la ville en ruines (partie i). Puis, des "monographies" consacrees a neruda, paz, carpentier, malraux, sabato, duras, mettent au travail cet imaginaire dans les textes, invitant a montrer qu'il se substitue a une representation de l'histoire au moment de la crise de l'histoire, voire de la crise de sa representation (ii, iii, iv). La cinquieme partie fait alors la synthese en cherchant un modele d'ecriture de la ville en ruines : apocalypse, descente aux enfers, purgatoire ? a partir du moment ou cet imaginaire s'est monstrueusement realise dans les faits (guernica, les champs, hiroshima), est-il encore operatoire ? oui, puisque dans un certain cinema (resnais, wenders. . . ), la ville doit etre traversee comme ruine pour que le sujet sorte de son aveuglement et "renaisse".