"Counterfeiting" : le vagabond et sa mise en scène dans l'Angleterre élisabéthaine et jacobéenne
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the reign of Elisabeth I, the laws against vagabonds grow in number and advocate harsher punishment such as public whipping and infamy, red hot branding. . . : an extensive punitive system is being implemented to castigate vagrants in a conspicuous way before excluding them from society. . .
Abstract FR:
Sous le règne d'Elisabeth I, les lois contre les vagabonds se multiplient et se durcissent : fouet public et infamie, marquage au fer rouge, essorillement, enfermenent, etc. , c'est tout un système punitif qui est mis en place pour châtier les vagabonds, puis pour les soustraire à la vue de la société. Ce sont ces "mauvais pauvres" qui inspirent des pamphlétaires comme Thomas Harman et Robert Greene, et des dramaturges comme Thomas Dekker, Ben Johnson et William Shakespeare. Les brochures contre les "attrape-conils" et les typologies mettent à nu les artifices des faux mendiants qui contournent les lois grâce à leur ingéniosité, leur capacité à se faire passer pour des miséreux invalides ; leurs auteurs, dont la position est souvent ambivalente, vident à avertir le lecteur autant qu'à le divertir. Le théâtre ajoute une dimension subversive tout en faisant entendre une véritable polyphonie discursive : les gueux font l'objet d'une projection utopique et sont pris dans une économie du divertissement, ils favorisent les effets de miroir et de repoussoir qui orientent le regard vers une perspective relativiste de la société et ils rendent saillants les traits satiriques qui prennent pour cible la justice défaillante. La sympathie et l'absence de condamnation qui se dégagent du traitement dramatique trouve peut-être son explication dans l'amalgame que fait la législation entre les "statuts" de vagabond et d'acteur et dans leur art de contrefaire.