Esperienze di lettura, letture dell'esperienza : gli spazi del segreto in "À la recherche du temps perdu"
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis attempts to show how the key question of the secret could work in the Recherche as a link among several themes of the novel. Every chapter is a reading of a proustian theme influenced by the dynamics of the secret. Reading experiences, infancy, social interactions, sexuality, mourning, jealousy and the animal presence are the various domains for a logic that influences the very structure of the Recherche. Moreover, every chapter is associated with a distinct part, named «chambre conjecturale» (Valéry), where I investigated a philosophical reading of the novel: Benjamin, Blanchot, Bataille, Deleuze. I also analysed Derrida’s position about the relationship between literature and secret. The dynamics of the secret is based on a separation between two parts, two sides, two main positions (the holder and the addressee of a secret). This kind of separation involves for Proust the relationship between a subject and an unknown element. The link between the dynamics of the secret and the reading acts constitutes the condition of possibility for this investigation. My standpoint is that the configuration of the secret as a closed space is not a permanent condition in the novel experience. On the contrary, analysing the «potential space» (Winnicott) of the secret enables us to grasp a fluctuation at the heart of the proustian writing: between openness and closure, separation and not-separation, secrecy and secretion.
Abstract FR:
Cette thèse s’attache à montrer que la question du secret peut fonctionner dans la Recherche comme une plaque tournante qui relie plusieurs thèmes du roman. Chaque chapitre se présente comme une lecture consacrée à un thème proustien touché par la logique du secret. L’expérience de lecture, l’enfance, les interactions sociales, la sexualité, le deuil, la jalousie et les présences animales représentent les différents terrains d’application d’une logique qui engage la structure même de la Recherche. À chaque chapitre a été associée une partie séparée – qu’on a appelé «chambre conjecturale» (Valéry) – où on a exploré une lecture philosophique du roman : Benjamin, Blanchot, Bataille, Deleuze. On a aussi analysé la position de Derrida sur la relation entre la littérature et le secret. La logique du secret est fondée sur un état de séparation entre deux côtés, deux parties, deux positions fondamentales (le détenteur et le destinataire d’un secret). Une telle séparation implique pour Proust la relation entre un sujet et un élément inconnu. Le lien entre la logique du secret et les actes de lecture constitue la condition de possibilité de cette étude, qui veut démontrer que la configuration du secret en tant qu’espace fermé n’est pas une condition immuable dans l’expérience du roman. Au contraire, analyser l’«espace potentiel» (Winnicott) du secret permet de saisir une oscillation qui est au cœur de l’écriture proustienne : entre ouverture et clôture, séparation et non-séparation, secret et sécrétion.