Allan Ramsay au seuil de l'Écosse des Lumières
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The rediscovery and reappraisal of the activities and writings of this minor poet, in a civilisation-based approach, shows that he fulfils the conditions most often employed to define a member of the Scottish Enlightenment. Ramsay belongs to an elite in the middle ranks of society (an Edinburgh burgess, cultivated, an affectionate husband, a loving father planning an ambitious course of training for his son - future portrait painter of Hume and Rousseau) ; he is highly sociable (founder of the first club in Scotland, member of a Scottish country house circle) and creates cultural institutions (a bookshop, the first circulating library in the British Isles, one of the first Scottish periodical journals, the first purpose-built theatre in Scotland). On behalf of Scotland, Ramsay defends both social conservatism and meritocracy, encourages economic dynamism (action in favour of agriculture, the fishing industry, development projects for Edinburgh, the need for leadership from the social elite) and religious moderation (rejection of Catholic 'superstition,' of Protestant fanaticism and clericalism). Ramsay attempts to reconcile his opinions, paradoxical and ambiguous, concerning Anglo-Scottish relations : attracted by Jacobite and anti-Union views, he commits himself nonetheless to a closer relationship between Scotland and England and a certain idea of their union, different however from that which underlies the Treaty of Union (1707). This thesis proposes a new image of Ramsay (known as the 'father' of a line of poets writing in Scots), that of a minor Scottish master of the first, unrecognised generation of Enlightenment Scots. This vision of Ramsay may be the catalyst for a new field of studies : the period between 1710 and 1740 when Scotland crossed the threshold of Enlightenment.
Abstract FR:
La redécouverte des activités de ce poète mineur et la relecture de ses écrits dans une optique 'civilisationiste,' laissent apparaître que celui-ci satisfait aux critères le plus souvent associés à un Ecossais des Lumières. Ramsay appartient à une élite issue des rangs sociaux moyens (bourgeois d'Edimbourg, cultivé, époux et père affectueux qui assure une formation ambitieuse à son fils - futur portraitiste de Hume et de Rousseau) ; il obéit à un impératif de sociabilité (fondateur du premier club en Ecosse, membre d'un country house circle écossais) et crée des institutions culturelles : une librairie, la première circulating library britannique, l'un des premiers journaux périodiques écossais, et la première salle conçue pour le théâtre en Ecosse. Ramsay défend à la fois, pour l'Ecosse, le conservatisme et la méritocratie, il aspire au dynamisme économique (actions dans l'agriculture, la pêche, projets d'urbanisme, nouveau rôle de direction pour l'élite sociale) et à la modération religieuse (rejet de la 'superstition' catholique, du fanatisme et d'un certain cléricalisme protestants). Ramsay tente de réconcilier ses prises de positions, paradoxales et ambigue͏̈s, sur les relations anglo-écossaises : attiré par des idées jacobites et anti-Unionistes, il s'engage toutefois en faveur d'un rapprochement avec l'Angleterre et d'une conception de l'union différente de celle qui sous-tend le traité d'Union de 1707. Cette thèse propose, de Ramsay, connu en qualité de 'père' d'une lignée de poètes qui écrivent en écossais, l'image nouvelle d'un petit-maître écossais de la première génération méconnue des Hommes des Lumières en Ecosse. Cette vision de Ramsay sera peut-être le catalyseur qui permettra de définir comme nouveau domaine d'étude : la période située entre 1710 et 1740, quand l'Ecosse franchit le seuil du siècle des Lumières.