La terreur fantastique et l'écriture de l'excès : théorie et poétique du récit terrifiant
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Si le fantastique est communement lu comme une litterature de l'incertitude et de l'ambiguite, ou les formes indeterminees l'emporteraient en efficacite sur des representations explicites, excessives et finalement demotivees, depuis le roman gothique du xviiieme siecle, un autre monde fantastique procede d'une poetique diametralement opposee. Des recits de walpole ou de lewis aux hyperboles d'un lovecraft ou aux effets spectaculaires de l'horror story contemporaine, une poetique de l'exces travaille la representation fantastique, placant son effet pathetique, non plus la suspension du sens, mais dans la visibilite et la determination des objets effrayants. Cette these examine, dans un premier mouvement, les conditions theoriques permettent de lire, a l'interieur du champ fantastique des representations privilegent l'explicite et l'exces. Dans un second, elle s'interroge sur les poetiques qui mettent en oeuvre cette visibilite : d'abord dans les relations d'influence et et d'ecart entre l'esthatique du sublime terrifiant de burke et le roman gothique ; ensuite, dans l'ecriture fantastique de lovecraft. L'hypervisibilite des objets effrayants entraine une exhibition dans le texte fantastique de l7ecriture et de ses figures. Cette specularite de l'exces conduit a s'interroger sur les conceptions du langage et de l'ecriture qui sous-tendent un tel mode fantastique ou l'on entend terrifier par l'hyperbole l'oxymore, la description et l'indicible.
Abstract FR:
Although the fantastic is commonly read as a literature of uncertainty and ambiguity, where undetermined forms would prevail in efficiency and signification over explicit, excessive and in fact demotivated representations, since the gothic novels of the 18th century, another fantastic mode as emerged that proceeds from diametrally opposite poetics. Walpole's and lewis's narratives, lovecraft's hyperboles, the spectacular effects of contemporary horror stories display poetics of excess that works fantastic representation and places its pathos effect in the visibility and determination of frightening objects rather than in suspension of meaning. This study first examines the theoretic conditions under which those representations that are primarily explicit and excessive are maintained and interpretable within the field of fantastic fiction. Second, it questions the poetics that bring into play visibility - first in the mutual influence and deviation between burke's aesthetics of sublime terror and gothic novels, then in lovecraft writing of fantastic. This specularity of excess leads us to question ourselves about the conceptions of language and writing that underlie such a fantastic mode, where the hyperbole and the oxymoron, the description and the unnambale terrify.