Vers une théorie du geste de création : la danse et la peinture aux États-Unis des années 1940 à 1960
Institution:
PauDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this thesis is to provide a basis for a theory of the gesture of creation through the analysis of dance and painting in the United States from the 1940’s to the 1960’s. Within two decades, the definitions of these arts were strongly challenged by artists’ innovating experiments. By a new awareness of subjective and sensorial experience in painting, Abstract expressionism converges towards dance. At the same time, modern dance develops new graphic orientations and progressively turns itself into a visual art. The evolutions of dance and painting are both linked to the questioning of the artist’s involvement in creation and the status of such action in the definition of what a work of art is. Though the gesture is synonymous with technics, it also seems to be at the origin of the creation thanks because of its intrinsic dynamic based on a dialectic between sensorial and plastic dimensions. Regarding these questions about the role and the degree of the artist’s involvement in creation, the paths of dance and painting cross each other. They reveal the possibility to establish a common practical and theoretical frame for these two a priori different arts. This thesis first defines how the history of dance and painting can be understood as the history of the gesture. Secondly, it states that the primacy of gesture refers to a common basis of creation for the arts.
Abstract FR:
L’objet de cette thèse est de poser les fondements d’une théorie du geste de création via l’analyse de la danse et de la peinture aux Etats-Unis des années 1940 à 1960. Durant ces deux décennies, les définitions de ces disciplines artistiques sont considérablement remises en question par les expérimentations innovantes des artistes. L’expressionnisme abstrait, par l’accent nouveau qu’il porte sur l’expérience subjective et sensorielle de l’artiste, tend à se rapprocher de la danse, alors même que celle-ci développe de nouvelles orientations graphiques et se redéfinit progressivement comme un art du visuel. Les évolutions respectives de la danse et de la peinture se structurent autour de la question de l’engagement de l’artiste dans la création et du statut de cette même action dans la définition de ce qui fait œuvre dans l’art. Le geste renvoie certes à une technique d’exécution mais il détient également les ressorts même de la création picturale ou chorégraphique par la dialectique du sensoriel et du plastique qu’il contient dans son mouvement. Par cette interrogation sur le rôle et le degré d’investissement du corps de l’artiste dans la création, les parcours de la danse et de la peinture s’entrecroisent mettant en lumière la possibilité d’une circulation pratique et conceptuelle entre ces arts a priori antinomiques. La problématique de cette thèse est ainsi d’une part, d’identifier dans quelle mesure l’histoire de ces arts peut s’entendre comme une histoire du geste et, d’autre part, de poser cette primauté du geste comme le révélateur d’une matrice commune de création aux disciplines artistiques