thesis

Politique et poétique du tiers texte : une expérience de lecture de "L'innomable" - "The unnamable" de Samuel Beckett

Defense date:

Jan. 1, 2014

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Abstract EN:

Using a third text created out of the conjunction and divorce of Samuel Beckett’s self-translations of L’Innommable and The Unnamable as source material, this dissertation attempts an experiment in reading situated at the touch point between conceptual creative writing and academic research. This experiment takes the name of the tiers texte (in bold to signify the blurring of lines in movement), similar to Homi K. Bhabha’s « third space », a mobile, unrepresentable in-between space, such as the one created in translation. The "tiers texte" begins its reading with an épochè queere, an original experiment in reading methodology and neologism. The "épochè queere" brackets a host of presuppositions about reading and language, beginning with the author. It then brackets transcendental interpretation, and horizontalizes any polar signifying hierarchy it comes across (form/content, signifier/signified, das Gemeinte/das Meinen, mot/esprit, sourcier/cibliste, langue/langage etc. ). In the place of these hierarchies, a perpetually renewing activity of creation and auto-allegorization comes into play, at the point of resistance that is offered in the activity of the trope in translation.

Abstract FR:

Dans ce travail, il s’agit de théoriser la notion de tiers texte, qui surgit de la conjonction et du divorce entre les autotraductions de L’Innommable et de The Unnamable de Samuel Beckett. Cette confrontation donne lieu à une expérience de lecture, qui se situe à la frontière entre écriture créative conceptuelle et recherche universitaire. La notion de tiers texte (dont la graphie en gras manifeste la volonté d’une activité de brouillage) est inspirée de la notion de « tiers-espace » empruntée à Homi K. Bhabha. Il s’agit d’un entre-deux, mobile et irreprésentable, semblable à celui produit par la traduction. La lecture guidée par le tiers texte commence avec une "épochè queere", une expérience méthodologique. L’épochè queere écarte toute une gamme de présuppositions liées à la lecture, à la langue et au langage, en commençant par la notion d’auteur. Elle écarte l’interprétation transcendantale, et horizontalise toute hiérarchie binaire de la signification (signifiant/signifié, mot/esprit, sourcier/cibliste, das Gemeinte/das Meinen, form/content, etc. ). Elle remplace ces hiérarchies par une activité d’auto-allégorisation qui se renouvelle de manière perpétuelle, autour du point de résistance constitué par l’activité du trope en traduction.