Femmes et genre dans les utopies britanniques et américaines du XIXe sècle
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
How did utopians who purported to look sympathetically at the « Woman’s Question » construct gender in their utopias ? Did the women utopians do it differently from the male writers ? What has changed and what has remained the same in the « chain of utopias » throughout the long period under consideration ? Equality would seem to have been the basis of early-XIXth century utopias written by Robert Owen and Owenites such as William Thompson and Anna Wheeler. By contrast, mid-XIXth century Fourierites – Fourier and his American disciples Albert Brisbane, Marie Howland and Jane Appleton – seem to have been preeminently taken with the idea of liberty. American Fourierism both carried on Owen’s tradition of « material feminism » and fed « Free Love feminism ». In the late XIXth century, Edward Bellamy and William Morris – though they reacted against each other on a range of other issues – both based their utopias on the assuption that women were morally superior beings and as such should be confined to their own separate sphere where they could exercise their benevolent influence. At the turn of the century, Charlotte Perkins Gilman provided a synthesis of previous lines of thought and opened the way for some of the issues that defined the XXth century.
Abstract FR:
Comment les utopistes qui se veulent progressistes sur la « question de la femme » construisent-ils les rapports sociaux de sexe dans leurs oeuvres ? Y a-t-il une différence à cet égard entre les hommes et les femmes qui écrivent des utopies ? La période étudiée étant le long XIXe siècle, quelles sont les continuités et les ruptures dans la « chaîne des utopies » ? L’égalité semble être la base des utopies du début du siècle, autour de Robert Owen et des owénistes William Thompson et Anna Wheeler. Le moment fouriériste du milieu du siècle (Fourier et ses disciples américains Albert Brisbane, Marie Howland et Jane Appleton) semble davantage centré sur l’idée de liberté et, s’il continue la tradition du « féminisme matérialiste » représentée par Owen, il nourrit également le « féminisme de l’amour libre ». Dans le dernier tiers du siècle, bien que William Morris écrive son utopie en réaction à celle d’Edward Bellamy, tous deux font triompher l’idéologie de la supériorité morale de la femme, appelée en raison de ses qualités spécifiques à régner dans sa sphère féminine bien séparée. Au tournant des XIXe et XXe siècles, Charlotte Perkins Gilman offre une synthèse de ces courants et ouvre la voie à certaines problématiques qui seront celles du XXe siècle.