thesis

Figures de l'altérité au XXe siècle : des bestiaires aux monstres

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 3

Disciplines:

Abstract EN:

XXth century’s Western culture has inherited from the past to recreate its own animal and monstrous imaginary. But the founder myths of modern alterity are born in the XIXth century : Frankenstein or the Modern Prometheus, by Shelley, Dracula, by Stoker, The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde, by Stevenson. The Horla, by Maupassant embodies the unspeakable monster. The Island of Doctor Moreau, by Wells is an example of “humanimal”, between man and beast. Literary genres as fantasy, science-fiction or horror, in fiction, films, comics or computer games, have adopted monsters and animality in classical or new forms, especially concerning the approach to the body as a theme. Animality reflects life’s nonsense in Kafkas’s Metamorphosis, but sometimes it chooses rather irony and humor in short genres (Borges and Cortázar), in animal fables (Truismes, by Darrieussecq, Great Apes, by Will Self) or in a renewal of traditional fairy tales (The Company of Wolves, by A. Carter). The three main stakes from the monster as a confrontation with the other are fear, death and evil. So it can be idealized (as in Bradbury’s The Martian Chronicles) or taken as an enemy (as Lovecraft’s Great Old Ones). Death can be represented by zombies or vampires, also in a search for immortality, through the figure of artificial man, golem (The Golem, by Meyrink), robot (R. U. R. By Čapek), mutants or cyborgs. Absolute evil is incarnated by Satan. Today’s society believes rather in man’s inner evil, as Bradbury’s A Clockwork Orange describes. Orwell’s 1984 shows the monstrous political system. The comic Maus, by Spiegelman, describes how horror has actually been in real history. Solaris, by S. Lem, on the contrary, goes beyond good and evil in a rather metaphysical science-fiction story.

Abstract FR:

Le XXe siècle en Occident a hérité de l’imaginaire animal et monstrueux du passé pour le transformer. Les mythes fondateurs de l’altérité moderne sont nés au XIXè siècle : Frankenstein ou le Prométhée moderne de Shelley, Dracula de Stoker, L’étrange cas du dr. Jekyll et M. Hyde de Stevenson. Le Horla, de Maupassant incarne le monstre indicible. L’île du docteur Moreau de Wells est un exemple de « l’humanimal », entre l’homme et la bête. Les genres fantastiques, de science-fiction et d’horreur, que ce soit en littérature comme au cinéma, bande dessinée ou jeux d’ordinateur ont absorbé le monstre et l’animalité dans des formes classiques et innovatrices, notamment en ce qui concerne le corps. L’animalité reflète le non sens de la vie dans La métamorphose de Kafka. Elle prend parfois le parti de l’ironie et de l’humour dans des formes brèves (Borges et Cortázar, par exemple), dans les fables animalières (Truismes de Darrieussecq, Les grands singes de W. Self) ou dans la réécriture des contes traditionnels (Le cabinet sanglant d’A. Carter). En tant que confrontation à l’autre, les trois enjeux principaux du monstre sont la peur, la mort et le mal. Il peut ainsi être idéalisé, comme dans Les chroniques martiennes de Bradbury ou vu comme ennemi, tels les Grands Anciens de Lovecraft. La mort s’incarne dans des êtres comme les zombies ou les vampires et dans la quête de l’immortalité, à travers l’homme artificiel, que ce soit le golem (Le Golem de Meyrink), le robot (R. U. R. De Čapek), le mutant ou le cyborg. Incarné par Satan, le mal absolu est aujourd’hui représenté par la malignité dans l’homme comme l’exprime L’Orange mécanique de Burgess. Le système monstrueux, évoqué par 1984 d’Orwell, s’est concrétisé dans l’histoire véritable. La bande dessinée Maus d’Art Spiegelman, le démontre. Solaris de S. Lem, dépasse le problème du bien et du mal et pose d’autres questions métaphysiques.