La représentation du paradis dans la littérature européenne d'Homère à Milton : le sacré, le profane, et le poète
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StrasbourgDisciplines:
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Abstract EN:
This study is an analysis of a corpus of literary texts belonging to the European cultural sphere, that represent the universe which the blessed reach after death. It includes an excerpt from Homer’s Odyssey, an extract of Hesiod’s Works and Days, verses of Pindare, of Aristophanes in The Frogs, pages of Plato’s Phaedo, of Cicero’s On the Republic, of Virgil’s Aeneid, of Dante’s Paradise, of Agrippa d’Aubigné’s Tragiques and of Milton’s Paradise Lost. The project is about defining the nature of those represented places, finding how they are depicted and understanding why those texts, coming from various historical contexts, linked to different metaphysical systems, have been and still are perceived as representations of what we now call paradise. The examination of what is presented as space, of what one can observe regarding time and the mechanism of that universe, makes it always appear sacred, namely stranger to the profane and a place of divine manifestation as well as of perfect happiness. The study of the transmission of what constitutes the invisible, the unknown, presumably the ineffable, reveals - especially through their descriptions - that these representations use the profane, chosen and sublimated, even when they show the supernatural, and that they are indeed poetic creations belonging to aesthetics. Exemplary because they also roughly observe a metaphysics of which they often reproduce the imagery, they are always understood because they also suggest the satisfaction of desires essential to man and follow the criteria of what, beyond taste variations, is immediately and universally appealing, classical beauty. And from this last feature ensues the observation of their exceptional nature, which is foreseeable from the evolution of their writing beyond the similitudes.
Abstract FR:
Cette étude analyse un corpus de textes littéraires appartenant au domaine culturel européen, qui représentent l’univers auquel accèdent les bienheureux après la mort. Il comprend un passage de L’Odyssée d’Homère, un extrait des Travaux et les Jours d’Hésiode, des vers de Pindare, d’Aristophane dans Les Grenouilles, des pages du Phédon de Platon, de La République de Cicéron, de L’Enéide de Virgile, du Paradis de Dante, des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, et du Paradis perdu de Milton. Définir la nature de ces domaines représentés, trouver la particularité de leur écriture, et comprendre pourquoi ces textes, provenant de contextes historiques divers, liés à des systèmes métaphysiques différents, ont été et restent toujours reçus comme des représentations de ce qu’on nomme maintenant le paradis, tel est le projet. L’examen de ce qui est donné comme l’espace, de ce que l’on peut observer à propos du temps et du fonctionnement de cet univers, fait apparaître chaque fois celui-ci comme un espace sacré, soit étranger au profane et lieu de la manifestation du divin, mais aussi du bonheur parfait. L’étude de la transmission de ce qui est l’invisible, l’inconnu, a priori l’ineffable, révèle, en particulier par les descriptions qui en sont faites, que ces représentations utilisent le profane, choisi et sublimé, même quand elles montrent le surnaturel, et qu’elles sont en fait des créations poétiques, appartenant au domaine esthétique. Exemplaires parce qu’elles respectent en même temps une métaphysique dont elles reproduisent d’ailleurs souvent l’imagerie, elles sont toujours comprises parce qu’elles suggèrent aussi la satisfaction de désirs essentiels pour l’homme et suivent les critères de ce qui, au-delà des variations du goût, plaît tout de suite universellement, la beauté classique. De cette dernière caractéristique découle la constatation de leur caractère exceptionnel, que fait d’ailleurs prévoir l’évolution de leur écriture au-delà des similitudes.