thesis

Jean Genet ou les revers du genre : esthétique du genre et mise en scène de l' identité dans le théâtre de Jean Genet

Defense date:

Jan. 1, 2007

Edit

Institution:

Paris 8

Disciplines:

Abstract EN:

Inverse, reverse, queer. Boundaries, between-ness, gap. Such terms describe the instability of the subject’s position as represented in Jean Genet’s theatre. In his work, the low brushes against the high, the masculine blends within the feminine —and vice versa—, the sexual flirts with the religious, and opposites mingle. This dissertation, « Jean Genet ou le revers du genre », (Jean Genet or the other side of gender), demonstrates that Genet’s dramatic representation of sexual polymorphism paves its way toward a poetics of ambiguity. First, this study shows how the androgynous and transvestite fictional figures that the playwright brings onto the stage embody the distortion and queerness of the sexualized image he has in mind. The deconstructionist framework within which this research is carried out establishes a criticism of the normative binary system. It begins by focusing on the playful imaginary aspects of the visual element of Genet’s dramatic representation. Secondly, it demonstrates that his theatrical conception relies on a model of surveillance that questions the status of the spectator. Then, the third part of this study gives a more precise definition of what is envisioned here as the expression of a « polysexual », aesthetics, constructing on stage a circulation of sexual, social and imaginary identities through the manipulation and distortion of scenic images. This study then concludes with an analysis of the way in which Genet goes beyond these dramatic games to establish his identity politics and aesthetics as social and cultural constructs. The author seizes the metamorphic quality of identity, bringing the disconnectedness of the subject to the forefront by doing and undoing gender. Jean Genet’s unclassifiable body of work escapes traditional literary categorizations, disturbing us as it interrogates our humanity and exposes the fluidity of each of our identities. It destabilizes our foundations as it embodies our sexual urges before our eyes in an object of desire which may be feminine, masculine or which perhaps stems from a third sex.

Abstract FR:

Revers, envers, travers. Frontières, entre-deux, écarts. Autant de termes qui énoncent l’instabilité des postures et des représentations que Jean Genet fictionnalise. Dans son œuvre, le bas côtoie le haut, le masculin s’incorpore au féminin et inversement, l’envers se frotte à l’endroit, le religieux fréquente le sexuel. Notre thèse, intitulée « Jean Genet ou les revers du genre », examine comment l’auteur met en scène une poétique de l’ambiguïté à travers un polymorphisme sexuel. Le point de départ de cette recherche montre, au plan de la représentation, comment le dramaturge, à travers des figures travesties et androgynes, produit du jeu et de l’écart identitaire dans sa construction de l’image sexuée. La démarche choisie s’inscrit dans une approche déconstructionniste qui permet d’établir une critique du système paradigmatique des normes. Dans la première partie, l’image et le jeu sur le matériau visuel occupent une place centrale. La deuxième partie montre comment le dispositif théâtral est construit sur un modèle de surveillance qui questionne le statut du spectateur. La troisième partie, axée sur une écriture de la transgression et du mal, précise les traits d’une esthétique polysexuée qui exhibe la circulation des identités sexuelles, sociales et imaginaires, en truquant les images et en piégeant l’identification visuelle. Enfin, la quatrième partie se penche sur la façon dont Genet sort du jeu et esquisse une poétique et une politique des identités et du genre en tant que construction socioculturelle. L’auteur capte le caractère métamorphique de l’identité, fait et défait les genres, mettant ainsi au jour la déliaison du sujet. Cette œuvre, inclassable, dérange car elle parle de l’humain, de la fluence des identités qui déstabilise les repères, de l’énergie pulsionnelle qui s’incarne dans un objet de désir qui peut être féminin, masculin ou relevant d’un troisième genre.