thesis

Les avatars de l'employee : itinéraire social et politique d'une catégorie juridique, 1867-1974

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Lyon 2

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En passant du worker à l'employee, cette thèse ambitionne d'analyser l'histoire des ouvriers américains au prisme de l'évolution du concept juridique qui définit leur place et leur attribue des droits. Inventée au milieu du XIXe siècle, la notion d'employee est la clé de voûte de la liberté de contrat qui régit alors les relations entre patrons et ouvriers : elle nie l'infériorité et la subordination du salarié. Transformée, à partir du début du XXe siècle, par la construction d'une société salariale qui protège la liberté syndicale à partir de 1935, la notion d'employee devient dès lors un statut octroyant un ensemble de droits à l'usine. La réforme des relations sociales ainsi mise en place procède cependant d'une volonté de promouvoir la paix sociale et de soutenir l'activité économique par le pouvoir d'achat : elle n'attribue aucun droit à l'ouvrier en tant que citoyen et ne remet pas en cause l'idée que l'employee et l'employer constituent deux parties égales dont les intérêts sont mutuels. Au lendemain du New Deal, une lutte constante s'inaugure pour le contrôle de la définition du groupe des employee et, à partir de 1947, la part des salariés classés dans la catégorie employees s'amenuise progressivement au profit de la catégorie des managers. Au final, l'employee s'impose comme un concept juridique dont la longue durée montre qu'en dépit des luttes sociales qu'ils ont menées, les ouvriers américains ne sont jamais parvenus à s'affranchir d'une catégorie sociale et juridique projetée par l'Etat et à imposer la liberté syndicale aux États-Unis comme un droit essentiel à la démocratie.