thesis

Gherasim Luca : un surréaliste entre deux langues

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Lille 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This thesis deals with an exploration of the XXth century Romanian culture marked by the turmoil of avant-gardist literary trends such as Futurism, Dadaism, Constructivism and Integralism. Romanian writers like Urmuz, Tzara and Vinea are particulally interested in the renewal of poetical language in order to meet modern society's requirements. As far as Gherasim Luca, Geo Bogza, Paul Paun and the painter Perahim are concerned, they militate in favour of "an elementary poetry", open to the public, a symbol of social rebellion (La poésie que nous voulons faire). Within this socio-cultural environment, Gherasim Luca started his poetical career for Algues magazine (1930, 1933). He denounced Romania's political tensions in the 30s and 40s through his "erotic-provocative" works. (Sur la montagne, les curés et les putes, l'Eucharastie, Fata Morgana, Roman d'amour). Luca is inspired by French surrealism and, together with Dolfi Trost, he considers several possibilities for the rise of this movement (Dialectique de la dialectique). From 1940 to 1947, his works bear witness to his original approach in presenting surrealist themes such as dream, objective faith, love and Non-Œdipe. (L'inventeur de l'amour, La Mort morte, un loup à travers une loupe, Le Vampire passif). As for the artistic expression, Luca makes use of resources of phonemes (poetical "stammering"), graphics (dot-made drawing) and voice (reading sessions). Besides, the surrealist theorist uses two languages, Romanian and French, which can be detected through his self-translation approach

Abstract FR:

Notre thèse analyse la culture roumaine du début du XXème siècle marquée par l'effervescence des courants littéraires avant-gardistes tels le futurisme, le dadaïsme, le constructivisme et l'intégralisme. La priorité des écrivains roumains tels Urmuz, Tzara, Vinea est le renouvellement du langage poétique : celui-ci doit répondre aux exigences de la société moderne. A leur tour, Gherasim Luca, Geo Bogza, Paul P̆aun et le peintre Perahim militent pour une poésie "élémentaire", accessible au peuple, métaphore de la révolte sociale (La poésie que nous voulons faire). C'est dans ce contexte socio-culturel que Gherasim Luca fait ses débuts poétiques en tant que rédacteur à la revue Algues (1930, 1933). Poète engagé, il dénonce, à travers des textes "érotico-provocateurs", les malaises politiques de la Roumanie des années 1930-1940 (Sur la montagne, les curés et les putes, l'Eucharistie, Fata Morgana, Roman d'amour). Luca adhère ensuite au surréalisme. Il envisage, avec Dolfi Trost, plusieurs solutions pour l'essor de ce mouvement (Dialectique de la dialectique). De 1940 à 1947, ses écrits témoignent de la manière originale dont il approfondit les thèmes surréalistes du rêve, du hasard objectif, des objets, de l'amour, du Non-Œdipe (L'Inventeur de l'amour, La Mort morte, un loup à travers une loupe, le Vampire passif). Au niveau de l'expression artistique, Luca exploite des ressources des phonèmes (le bégaiement), de la graphie (les dessins punctiformes), de la voix (les récitals). Quant aux rapports complexes que Luca entretient avec ses deux langues de création, le roumain et le français, ceux-ci sont décelables à travers sa démarche d'auto-traduction