thesis

Les indigènes évolués dans l'oeuvre romanesque de Tchicaya U Tam'Si

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 12

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Dans son essai, Roman africain et idéologie, Tchicaya U Tam’Si ou la réécriture de L’Histoire, Laté Lawson-Hellu aime répéter que l’Afrique va mal. En partant de ce travail ainsi que de celui de Mohamadou Kane-Roman africain et tradition, nous avions l’ambition de revisiter le roman africain afin de procéder à une étude des élites, que nous avons décidé d’appeler : les indigènes évolués. Une telle démarche nous invite à étudier les rapports entre l’individu, la société pré-coloniale et la société post-indépendance. La singularité de notre corpus de base se caractérise justement dans sa tentative d’englober, dans une tétralogie romanesque, ces deux périodes qui constituent un paramètre fondamental dans la production romanesque des œuvres littéraires africaines. De ce fait, il nous a paru nécessaire en premier lieu, de procéder à la caractérisation d’une première typologie de personnages qu’il est convenu de désigner par élite traditionnelle. Se mouvant essentiellement dans l’espace rural, l’agir de ces derniers est entièrement surdéterminé par leurs croyances ancestrales, leurs mœurs et coutumes, leurs rites, en somme leur rapport au sacré. Nous verrons en effet que c’est cette culture traditionnelle qui façonne leur vision du monde. Un monde autarcique qui veut malgré lui se dérober à l’emprise de la civilisation occidentale. L’objet de notre quête résidera dans l’analyse de l’attitude que ces élites traditionnelles adopteront face à la modernité naissante. Or, l’effondrement de ce monde traditionnel, va permettre l’émergence d’une nouvelle élite constitués des évolués. Ces derniers s’élèvent au dessus de la mêlée à partir des critères nouveaux : la maîtrise de la langue du colonisateur, l’adoption d’une nouvelle morphologie vestimentaire, la possession de maison dont l’architecture est résolument moderne, l’assimilation ou l’intériorisation des idéologies occidentales etc…Ces Noirs-Blancs comme les qualifient Amadou Hampâté Bâ constitueront des véritables vassaux du pouvoir colonial. Avec les indépendances africaines, nous assistons à ‘l’indigenisation’ du pouvoir politique africain. Soucieux du Paraître au lieu de l’être, ces évolués vont s’adonner à une spoliation de leurs congénères, pillant à leur tour-en bon élève du Blanc les ressources, gérant l’Etat post-colonial comme leur domaine privé. C’est un véritable Etat prédateur qu’ils mettent en place. Les dérives totalitaires de ces régimes dictatoriaux qu’ils se revendiquent du monopartisme ou du multipartisme font de ces élites politiques la première menace de leur peuple. Ils se détournent du sens qu’ils devaient donner à l’Histoire de l’Afrique.