thesis

Décrire, prescrire, guérir : correspondances entre discours médical et discours fictionnel 1719-1771

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

This study of Eighteenth-Century fiction and medicine (1719-1771) aims at presenting an interdisciplinary analysis of both discourses. Daniel Defoe, Samuel Richardson, Henry Fielding, Tobias Smollett and Laurence Sterne use some elements of the medical discourse to justify their literary enterprise. They tend to argue that fiction can prevent the reader against vice, or even cure him. To study how medical and fictional discourse interact with each other, this analysis follows the tree steps of the medical process—description, prescription and treatment. The description of life—so essential to the medical thought—is becoming the vital concern of realistic fiction, which assimilates some medical principles such as circulation. Many prescriptive strategies are enacted by authors of fiction and medical doctors who write about domestic life, suggesting some proper ways of dealing with one's body. Finally, both fiction and medicine offer to cure through movement, by exercising and purging, thinking and laughing. Corrosive satirical laughs are assimilated to a certain healing violence often associated with the medical treatment.

Abstract FR:

Cette thèse propose d'étudier la fiction anglaise de la première moitié du dix-huitième siècle en regard de la médecine populaire de la même époque. Daniel Defoe, Samuel Richardson, Henry Fielding, Tobias Smollett and Laurence Sterne utilisent certains éléments du discours médical afin de justifier leur entreprise littéraire. Selon eux, la fiction peut prévenir le lecteur contre le vice (c'est l'époque de l'inoculation), ou même le guérir de ses maux. En suivant les trois étapes de la démarche médicale—décrire, prescrire, guérir— cette étude interdisciplinaire examine autour de quelles représentations de l'individu les discours fictionnels et médicaux se rejoignent, s'opposent, ou plus simplement se répondent. La description du vivant, essentielle à la médecine, devient l'intérêt de la fiction réaliste, qui se réfère métaphoriquement à certains schémas médicaux comme celui de la circulation sanguine. Les auteurs de fiction, comme ceux la médecine populaire et didactique, développent de nombreuses stratégies prescriptives : la lecture est alors censée aider le lecteur à organiser sa vie quotidienne, et guide la façon dont il doit s'occuper de son corps. Enfin, la fiction comme la médecine promettent de guérir le lecteur par le mouvement de l'exercice et de la purge, de la pensée et du rire. La satire opère un traitement plus corrosif que les écrivains justifient par la violence que le traitement médical inflige au corps souffrant.