Le roman universitaire anglais (1954-1994) : reflexion sur le comique
Institution:
Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Following the tradition of recreative literature as it has been practised in academic circles, the english university novel carries within itself the genes of irreverence. Because it adopted the picaresque principle of an episodic structure, the genre is organised around ritual and ceremonial scenes. To the festive set of themes is associated a carnivalesque type of writing, which diversifies narrative forms and voices, subverts traditional syntax, and refines linguistic games. Nevertheless, in its eagerness to cultivate the art of entertainments, the university novel is led to reach a series of compromises which entirely determine its aesthetics. Actually, the genre attempts at combining antithetical tendencies such as the realistic tradition and the postmodernist innovation, or a popular type of comedy and a elitist type of parody. This bias towards amalgamation is accompanied by a rhetorics of seduction which does not always prove compatible with the canons of literature. If, ultimately, the university novel does not appear to exploit all the facets of the art of fiction, it is partly because of its narcissistic design and incestuous intertextuality, and partly because of its comic purpose: indeed, owing to the distance it implies, the comic does not favour an in-depth treatment of characters; owing to its lightness, it is opposed to the gravity of ideas; owing to its fast rhythm, it debars poetic pauses. The masterpieces of the genre show however that the comic, when it is not the prime objective, can harmoniously link up with literature.
Abstract FR:
Inscrit dans la tradition de la litterature recreative pratiquee en milieu scolaire, le roman universitaire anglais porte l'irreverence dans ses genes. Pour avoir fait sien le principe picaresque de la structure episodique, le genre s'articule autour de scenes rituelles et, du tout universitaire, traite surtout la partie ceremoniale. De la thematique festive decoule l'ecriture carnavalesque qui diversifie les formes du recit, multiplie les voix narratives, subvertit les regles syntaxiques et raffine les jeux de signifiant. Pourtant, dans son ardeur a cultiver l'art du divertissement, le roman universitaire est amene a faire une serie de compromis qui conditionnent l'ensemble de son esthetique. De fait, le genre tente d'allier les tendances antithetiques de la tradition realiste et de l'innovation postmoderniste, du comique populaire et de la parodie elitiste. Ce choix du panachage s'accompagne d'une rhetorique de la seduction qui n'est pas toujours compatible avec les canons de la litterature. Si, en definitive, le roman universitaire ne parait pas exploiter toutes les facettes de l'art romanesque, c'est, d'une part, a cause du narcissisme de son propos et de la nature incestueuse de son intertextualite, d'autre part a cause de sa teleologie comique: en effet, par la distance qu'il suppose, le comique ne favorise pas le traitement en profondeur des personnages; par sa legerete, il s'oppose a la gravite des idees; par son rythme soutenu, il empeche les pauses poetiques. Les chefs-d'oeuvre du genre montrent toutefois que le comique, quand il n'est pas dessein premier, peut s'unir avec bonheur a la litterature.