thesis

Le parrain du néoconservatisme : pour une biographie intellectuelle d'Irving Kristol (1920-2009)

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

This dissertation focuses on one of the most influential figures of American conservatism: prolific essayist Irving Kristol (1920-2009). On the basis of numerous interviews, significant archival work as well as close textual analyses of Kristol's writings (no less than 650 articles spanning sixty years), the author demonstrates that the intellectual and political career of the so-called "godfather of neoconservatism" cannot be reduced to a left-right conversion and would be better defined as a succession of breaks (with Trotskyism| socialism, and liberalism) and reconciliations (with Jewishness, capitalism, and religion) or as a series of back-and-forth movements between opposites (realism/idealism, laissez-faire/regulation). Although a few permanent features can be discerned (e. G, an indelible attachment to Social Security, an underlying respect for authority and tradition), Kristol's thought nonetheless appears as unfinished, fragmented, which makes for both stimulation and frustration. In the end, it is in the sphere of action that the editor of The Public Interest seems to have left his most lasting mark. An unofficial advisor to presidents Nixon, Ford, and Reagan, he has managed, thanks t( his knowledge of the world of business and philanthropy, to create a conservative establishment whose influence has been growing ever since the 1970s. He has also succeeded in modifying the position of the Republican and Democratic parties on a certain number of issues, such as tax cuts, welfare, and censorship. In light of these achievements, it is the author's view that the phrase "entrepreneur of ideas" is better suited than the word "intellectual" to describe Irving Kristol.

Abstract FR:

Cette thèse dresse le portrait de l'une des figures-phares du conservatisme américain : Irving Kristol, essayiste prolifique né en 1920 et décédé en 2009. À partir d'archives, d'entretiens et de micro-analyses textuelles, l'auteur montre que le cheminement intellectuel et politique du « parrain du néoconservatisme », loin de se réduire à un simple basculement gauche/droite, se définit avant tout comme une série de ruptures (avec le trotskisme, le socialisme, le libéralisme) et de réconciliations (avec la judaïté, le capitalisme, la religion), d'allers-retours entre des positions diamétralement opposées (réalisme/idéalisme en politique étrangère, laisser-faire/intervention de l'État). Si les quelque 650 articles publiés par Kristol entre 1942 et 2006 font bien apparaître quelques constantes (respect de l'autorité, patriotisme, défense des acquis du New Deal), la pensée de Kristol n'en conserve pas moins un caractère inachevé, parcellaire, qui, pour le biographe, est un gage de stimulation autant que de frustration. C'est finalement dans la sphère de l'action que le rédacteur en chef du Public Interest laisse l'empreinte la plus durable. Éminence grise des présidents Nixon, Ford puis Reagan, il est parvenu, grâce à ses contacts dans le milieu des affaires et de la philanthropie, à constituer un establishment conservateur dont l'influence n'a cessé de s'accroître à partir des années 1970 ainsi qu'à modifier la position des Partis démocrate et républicain sur certaines questions essentielles (baisses d'impôts, welfare, censure, etc. ). Au vu de ces résultats, le vocable d'« entrepreneur d'idées » semble devoir se substituer à celui, plus large, d'« intellectuel ».