thesis

Figures du mensonge dans le roman victorien de 1847 à 1896

Defense date:

Jan. 1, 2001

Edit

Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the Victorian novel, deception is a characteristic feature of the make-believe world of snobs and upstarts, denounced, or even caricatured by Thackeray ('Vanity Fair') and Dickens ('Our Mutual Friend'). . .

Abstract FR:

Dans l'univers romanesque de l'ère victorienne, les figures du mensonge caractérisent snobs et parvenus, dont la mascarade est dénoncée, caricaturée par W. M. Thackeray ('Vanity fair') et par C. Dickens ('Our mutual friend"). C'est en outre sous forme d'omission bienveillante héritée des idéaux courtois que la duplicité se fait liant social et signe d'humanité, mais aussi manipulation d'autrui à des fins ég,oi͏̈stes. Sont alors évalués les enjeux de la sinc,érité dans les fresques sociales d'A. Trollope ('Phineas Finn'), de G. Eliot ('Daniel Deronda') et dans la peinture des moeurs selon G. Meredith ('The Egoist'). De surcroît, le roman met en scène l'hypocrisie victorienne, qui pousse l'individu au conformisme ou à la dissimulation de pratiques déviantes comme chez C. Bronte͏̈('Jane Eyre'), R. L. Stevenson ('Dr Jekyll and Mr Hyde') et O. Wilde ('The Picture of Dorian Gray'). Fort d'inspirations individualistes, l'être fictif autant que le romancier s'opposent aux institutions sociales, jugées perverties, trompeuses ou inadaptées, comme le font Trollope puis T. Hardy ('Jude the Obscure'). La fiction devient alors caisse de résonance des débats auxquels participent essayistes et philosophes, tels J. S. Mill ou T. Carlyle. Enfin, le roman d'inspiration réaliste, genre dominant de l'époque, propose une réflexion sur la vérité, la vraisemblance et la sincérité artistiques, exprimée de façon oblique ou par des commentaires métatextuels. L'écrivain prétend bannir erreurs et mensonges de la diégèse, mais ce discours coexiste avec une entreprise de déformation de la réalité, et avec une dialectique de la révélation et de la rétention d'informations : ces stratégies attestent que le romancier, cet affabulateur compulsif déclaré ou refoulé, reste fasciné par l'insécurité et par la tromperie inoffensive à l'égard du lecteur. L'on conclura à la surdétermination du mensonge en littérature, mais aussi à l'absence de vérité du texte littéraire, en dehors de sa structure fondamentalement aporétique.