L’engagement politique des femmes en Écosse au XVIIIe siècle : image sociale et style féminin
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The eighteenth century was a time of social struggle and a time of political instability in Scotland : The Act of Union of 1707 dissolved both parliaments of England and Scotland, and replaced them with a new Parliament of Great Britain, based at Westminster, the former home of the English Parliament. Moreover, Jacobitism, a political movement dedicated to the restoration of the Stuart kings to their thrones (created after the deposition of James II and VII in 1688 when he was replaced by his daughter Mary II jointly with her husband and first cousin William of Orange) provoked two major rebellions in 1715 and in 1745 and, contrary to the traditional political parties, the Jacobite community did not reject women’s help for it was perpetually trying to attract new supporters. Yet, the only Scottish woman of that century who became famous for her political involvement was Flora MacDonald (1722-1790), a young and common Highlander who helped Charles Edward Stuart, the Jacobite Prince of Wales, escape Benbecula in the Outer Hebrides as he was hunted by the Duke of Cumberland at the head of the Government force. Quite surprisingly, Flora MacDonald was not jacobite, as other Scottish women were (such as Jenny Cameron or Lady Ann MacKintosh) so, the object of this study is to understand why Flora is still remembered today (and considered as a real national pride in Scotland) and not the "real" Jacobite heroines who did fight for their Cause. So, it brings about the following questions : did Scottish women feel concerned by political issues ? What were their roles ? What were their social class ? What about their participation in street riots ?
Abstract FR:
De ce siècle si riche et si mouvementé, les Ecossais d’aujourd’hui ne semblent avoir retenu aucun nom particulier de femme, si ce n’est celui de Flora MacDonald. Il faut bien reconnaître que sur la scène sociale la femme apparaissait comme un personnage secondaire, presque fondu dans le décor. Si sa présence était nécessaire - n’était-ce que pour assurer la perpétuation de la famille - elle semblait n’exister qu’à travers son rapport à l’homme, et qu’elle fût épouse, sœur ou fille, elle était systématiquement placée sous tutelle masculine. Pourtant, contre toute attente et malgré ce manque patent de reconnaissance et de liberté, il semblerait que des femmes aient nourri un intérêt pour les affaires de leur pays. En effet, quelques accessoires féminins du dix-huitième siècle, comme ces éventails ou encore ce ruban décoré de soldats jacobites, attestent que leurs détentrices avaient des opinions politiques, et que de surcroît elles tenaient à ce que cela se sache. Si intéressées fussent-elles par la politique, les femmes n’avaient pas leur place dans les partis de l’époque. Néanmoins, la politique écossaise du dix-huitième siècle ne se résumait pas aux seules affaires du parlement. En effet, les révoltes étaient de véritables modes d’expression, et elles constituaient l’un des rares moyens qui permettaient au peuple de faire entendre sa voix. La question est donc de savoir si des femmes écossaises y prirent part, et si tel fut le cas, comment elles procédèrent et quel rôle elles jouèrent. Le cas des femmes qui participèrent au mouvement jacobite est bien plus complexe, car les actions des partisans des Stuart allaient bien au-delà de l’appel à l’insurrection.