thesis

Le lyrisme de Flaubert : "les grands vols d'aigle"

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Toulouse 2

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Authors:

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Abstract EN:

"The lyricism of Flaubert" - such a title calls for a dual definition: first, one on lyricism itself, as found in 19th and 20th century dictionaries, and then another one about the particular lyricism of Flaubert, as it emerges from the correspondence. Because Flaubert claims to have be "born a lyric", yet he chooses to write in prose and to advocate impersonality. Once this notion and its peculiarities are clearly established, one must look for its possible sources. Flaubert starts off in the middle of romanticism. He is an avid reader and is influenced by a variety of authors: Musset, Quinet, Byron, Goethe, Chateaubriand, Hugo and Rabelais are probably the main ones and they exert their influence on a predisposed nature. Flaubert is a character given to artistic extremes and the "peaks of an idea". If, as a man, he does not evolve very much afterward, the writer in him makes progress. The study of a surprising phenomenon, "the reformulation", shows that lyricism does not end with Madame Bovary and that the most important themes in his works appear very early. His task will then consist more and more in adapting the form to the idea. All the main lyrical subjects can be found in Flaubert's books, but love, nature, or death are very differently treated. The true lyricism in Flaubert is an original one. The writer has discovered the power of disillusion, which he places above illusion, and he is familiar with "trash lyricism", "humoristic lyricism" as well as "lyrical stupidity". Drawing from this personal estheticism, Flaubert writes better and better and it shows in a more and more concise style of writing. He suspects that language cannot exactly convey an idea however, if that idea is expressed through lyricism, as a result it becomes necessarily forceful and moving. Flaubert as found a solution. He depicts characters which actually are "types" and epitomize humankind, without ever abandoning the largest range of feelings. And so, since both reader and writer share the same references, there is no point anymore in explaining joy or grief. Flaubert releases the emotional charge derived from facts, actions or situations. He has proved that the "breadth" of an idea could survive in spite of the concision of form.

Abstract FR:

Le lyrisme de Flaubert : ce titre impose une double définition : d'abord celle du lyrisme, donnée par les dictionnaires du XIXe et du XXe siècle, puis celle, construite à partir de la correspondance, du lyrisme particulier à Flaubert. En effet, ce dernier affirme être "né lyrique" et choisit d'écrire en prose, de prôner l'impersonnalité. . . Une fois cette notion et ses particularités clairement établies, il faut considérer les sources possibles. Flaubert débute en plein romantisme. Il lit beaucoup et subit diverses influences : Musset, Quinet, Byron, Goethe, Chateaubriand, Hugo et Rabelais sont probablement les principales. Ces influences s'exercent sur un tempérament prédisposé. Flaubert est un personnage qui aime l'excès et les "sommets de l'idée". Si l'homme évolue ensuite assez peu, l'écrivain progresse. L'étude d'un phénomène étonnant -"la réécriture"- montre que le lyrisme ne cesse pas avec Madame Bovary et que les principaux thèmes de l'œuvre apparaissent très tôt. Le travail devient de plus en plus un travail d'adaptation de la forme à l'idée. Les principaux thèmes lyriques sont présents dans les livres de Flaubert, mais l'amour, la nature ou la mort reçoivent un traitement fort différent. Le véritable lyrisme de Flaubert est original. L'écrivain a découvert le pouvoir de la désillusion, qu'il place au-dessus de l'illusion, il connaît le "lyrisme de l'ordure" celui "de la blague" ou la "stupidité lyrique". A partir de cette esthétique personnelle, Flaubert écrit de mieux en mieux, ce qui se traduit par une écriture de plus en plus concise. Le langage est soupçonné de ne pouvoir rendre toute l'idée, et l'idée véhiculée par l'expression lyrique est, obligatoirement, forte et émouvante : Flaubert a trouvé une solution. Sans jamais renoncer aux sentiments les plus larges, il met en scène des personnages qui sont en réalité des "types" qui résument l'humanité. Ainsi, le lecteur et l'auteur partageant les mêmes références, il n'est plus utile d'expliquer la joie ou la douleur. Flaubert laisse agir la charge émotive contenue dans les faits, dans les actes ou les situations. Il a prouvé que la "largeur" de l'idée pouvait survivre à la concision de la forme.