Jean Echenoz et Jean-Marie Gustave Le Clézio : une géographie littéraire
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Interrogé à propos de son roman "Le Livre des fuites", Le Clézio répondait que c'était "une tentative pour découvrir l'espace [. . . ]". Jean Echenoz dit qu'"il essaie de faire des romans géographiques". L'Analyse de la géographie dans les romans de ces écrivains engage les notions d'instabilité, de fuite, d'errance et de voyage. Les lieux, la topologie et la toponymie sont des éléments fondateurs du récit ; l'avancée de la fiction dépend pour ainsi dire de la progression des personnages dans l'espace. L'écriture de l'espace n'est pas représentative mais génératrice du sens. Par ailleurs, la forme narrative épouse la discontinuité spatiale tant sur le plan textuel que sur le plan générique. La mobilité des personnages, quelle qu'en soit la motivation, introduit dans les lieux spécifiques. L'étude du corpus a permis de dresser une typologie spatiale dominée par le vide et l'ouverture. Les interférences spatiales ainsi que l'ambiguïté qui réside en toile de fond de chaque décor coïncident avec des personnages en crise indentitaire par rapport à leur milieu. Le problème des valences s'impose donc de lui-même. Au défilé spatial, à l'instabilité des protagonistes correspond la représentation mouvante du réel par les nqarrateurs. Les images et les comparaisons chez Le Clézio établissent un réseau d'interférences entre les différents espaces. Les références aquatiques sont une constante de son oeuvre. Chez Echenoz en revanche, une réalité romanesque va se mettre en place, qui obéit à une esthétique d'émiettement et de discontinu. Dans un cas comme dans l'autre, le lecteur est en présence d'un monde poétisé.