thesis

La quête du moi intérieur et poétique dans l'œuvre de Pierre-Jean Jouve

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Nice

Disciplines:

Abstract EN:

Pierre Jean Jouve devotes his art to a quest of absolute. The poet doesn’t try to elude all the sacrifices that this devotion claims to him. The progression of Pierre Jean Jouve’s arts work, throughout the poet’s existence, takes all the aspects of an initiation which moves up consistently searching for the sanctity of art, beyond any breaking claimed. Finally, the artist’s work lightens itself in an irresistible rise to a state of transcendence that seems to have sublimated the thick substance by which it was engendered. The poet’s mission is part of a search for origins, Pierre Jean Jouve aware of the contribution of different psychoanalytic theories of the early twentieth century, fumbles the unconscious of the arts work through complex and enigmatic fiction characters. They explore the underworld of desire, they confront the most obscure dreams to rise, at a final stage, to a sublimated existence. After the initiation, the work fed with archetypal images turns in a pure poetic matter. The union accomplished with the anima — the essentially feminine entity, the mother of ages — determines the metamorphosis of dark dream into a pure daydreaming which joins the heavenly heights. The poet who writes for the emptiness of heavens is still conscious that this sacred dimension is only accessible by the body which gives rhythm to every breath, to every desire. God is this gold of absence foreboded in the heart of the world, presence-absence which disappears right after being perceived, allegory of the absolute poetic language which the poet alchemist knows imperceptible, and however, for whom he sets to work again ceaselessly.

Abstract FR:

Pierre Jean Jouve voue son art à une quête d’absolu. Le poète ne cherche pas à se dérober devant tous les sacrifices que cette dévotion lui réclame. La progression de l’œuvre de Pierre Jean Jouve, à travers l’existence du poète, prend ainsi la forme d’une initiation, qui, au-delà de toute rupture même revendiquée, évolue avec cohérence jusqu’à la recherche du sacré de l’art. L’œuvre de l’artiste s’allège finalement en une ascension irrésistible vers un état de transcendance qui semble avoir sublimé l’épaisse matière qui l’a engendrée. La mission du poète s’inscrit dans une quête des origines, Pierre Jean Jouve n’ignorant pas l’apport des différentes théories psychanalytiques du début du XX ème siècle et fouillant l’inconscient de l’œuvre par l’intermédiaire de personnages romanesques complexes et énigmatiques. Ces derniers explorent les bas-fonds du désir, affrontent les rêves les plus obscurs pour s’élever, lors d’une étape ultime, à une existence sublimée. L’oeuvre nourrie d’images archétypales se transforme, à l’issue de l’initiation, en pure matière poétique. L’union réalisée avec l’anima, cette part essentiellement féminine, mère des âges, conditionne la métamorphose du sombre rêve en une pure rêverie qui rejoint les hauteurs célestes. Le poète qui écrit pour le vide des cieux est pourtant conscient que cette dimension sacrée n’est accessible que par le corps qui rythme chaque souffle, chaque désir. Dieu est cet or d’absence pressenti au cœur même du monde, présence-absence entrevue et aussitôt disparue, allégorie de l’absolu langage poétique que le poète alchimiste sait insaisissable, et pour lequel il se remet cependant sans cesse au travail.