La possibilité du choc : invention littéraire et résistance politique dans les oeuvres d'Olivier Cadiot et de Nathalie Quintane
Institution:
Lyon, Ecole normale supérieureDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis analyses the works of contemporary French writers Olivier Cadiot and Nathalie Quintane, reflecting on the creation of new literary forms in a post avant-garde context during which the control of people’s actions, language and collective memory become more and more violent, despite seeming pacified by a general apathy. This research contemplates the possible resistance toward these controlling forces in these works. In the first section of the thesis, theoretical notions like Bourdieu’s “champ” and Rancière’s “politique” are observed. The following section analyses the role of poetry as well as the effects of the parody in Cadiot’s novels. The last section, devoted to Quintane’s works, explores her radical critique of difficult aspects of France's history (Vichy, the Algerian conflict, for which she consideres her country's denial a disease) demonstrates the serious and pioneering nature of her writing, despite the apparent lightness of her works.
Abstract FR:
Cette thèse de doctorat pose les linéaments d'une histoire de la littérature française contemporaine. Prenant pour objet d’étude les œuvres d'O. Cadiot et de N. Quintane, cette réflexion questionne la possibilité puis les modalités d’un renouvellement des formes après l'avant-garde. S’articule ainsi une réflexion sur le devenir du travail de l'écrivain dans un contexte où les forces d’ordonnancement des corps, de la mémoire et du langage imposent des consensus qui réduisent la probabilité d’un surgissement de nouveauté, entendue ici comme puissance subversive capable de malmener nos représentations du monde. Cette thèse débute en revisitant d’abord, en première partie plusieurs notions théoriques La deuxième partie se consacre à l’œuvre de Cadiot et analyse notamment les migrations qu’il opère entre poésie et roman de même que l’usage parodique de la métaphore militaire par lequel l’écrivain déploie la question du politique en littérature. La troisième partie étudie l’œuvre de Quintane et questionne son rapport à la poésie et à l’histoire. Son travail témoigne d’un nouveau parti pris des choses qui confirme l’énorme distance qui la sépare de toutes les pratiques « du soi » tout comme des lieux communs entourant la littérature de « femmes ». On observe aussi le déplacement de la matière historique. Quintane la « repasse », c'est-à-dire qu’elle dame le pion des discours de légitimation tout en dressant une continuité entre un passé douteux et un présent qui de jour en jour nous prouve l’être tout autant.