thesis

Place et effets du cinéma dans le discours poétique de la modernité (1910-1930)

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Grenoble

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The relationship between the French poets of the 1910s-1920s and the cinema is a vast and almost virgin field to explore. Indeed, when many researchers, both in literature and in film sudies, have already written on dada and surrealist films, very few have considered the previous generation, that of Guillaume Apollinaire and Blaise Cendrars. And yet, these poets have shown a remarkably early interest in the new medium : when most intellectuals of their time despised the movies as an amusement for the illerate, modernist poets fantasized about its apparently infinite possibilities. Apollinaire, " prophète médiologique ", in Régis Debray's terms, considers cinema the book of tomorrow and invites the poets to make the most of it. His advice was heard and followed by some of his fellows who wrote articles, scripts, " ciné-poèmes ", " poèmes dans l'espace " and other new forms coined for this purpose. More generally, is not their poetry under the influence of the new medium, as a young director of the time, Jean Epstein, Cendrars's friend, already suggested in 1921 ? If very few films written by poets were actually shot, the phenomenon in itself is fascinating and reflects their passion for modern issues. Indeed, spectatorship echoes the sensorial experience of a citizen at the turn of the century : a quicker, more chaotic, fragmented and disorienting one than in previous phases of human culture. Not only does cinema reflects these phenomena, it arose from and existed in the intertwining of the very components of modernity.

Abstract FR:

Considéré à ses débuts comme un " divertissement d’ilotes ", le cinéma suscite, dès les années 1910, un vif intérêt chez les poètes de la modernité, au premier rang desquels Apollinaire qui en fait le " seul successeur possible " du medium livresque. À sa suite, Albert-Birot, Cendrars et les futurs surréalistes, sensibles à la poésie des salles obscures, au choc du " stupéfiant-image " sur grand écran, vouent un véritable culte à Fantômas, Irma Vep ou Charlot, nouveaux héros de la mythologie du monde moderne qu'ils sont en train d'élaborer. Plus profondément, le cinéma, dans son dispositif technique même, incarne cette modernité qui fascine les poètes de l'esprit nouveau. Mouvement, vitesse, hyperstimulation visuelle, choc, intrusion des appareils sont les phénomènes majeurs d'une véritable mutation anthropologique qui pèse également sur le devenir de la poésie moderne. Ces réflexions inspirent aux poètes l'écriture de nombreux scénarios plus ou moins " tournables " et l'invention de formes hybrides comme le " ciné-poème ", tentant de concilier les deux esthétiques. Partant d'un panorama de la vie culturelle des années 1910 et 1920, notre étude cherche à mettre en évidence les raisons de cette rencontre, mal connue, entre les poètes et le cinéma. Elle insiste plus particulièrement sur la place occupée par ce dernier dans l’imaginaire de la modernité qui se met en place à cette époque.