thesis

Le sens de l'esprit : les sciences et les arts : formations du regard dans "L'Esprit des lois"

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Aix-Marseille 1

Disciplines:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Les références à la physique utilisées dans L'Esprit des lois servent à justifier l'idée que Montesquieu chercherait à appliquer les schémas de la science moderne sur un nouvel objet, la réalité sociale, et serait un précurseur de la sociologie. On s'est d'abord penché sur les textes se rapportant à la physique, textes peu lus mais qui révèlent que Montesquieu a une vision d'ensemble des sciences de son temps, et qu'il s'est essayé à l'observation. Il apparaît que L'Esprit des lois ne déploie pas le projet d'une physique sociale ; les métaphores physiciennes interrogent essentiellement le devenir de la monarchie et son rapport au despotisme. Ainsi, l'image de la machine sert moins à réduire la réalité sociale en un objet scientifique, qu'à exercer le regard du législateur qui doit modérer les puissances. L'image renvoie aussi au domaine du vivant. La physiologie de Montesquieu repose sur un modèle fibrillaire qui lui permet d'appréhender le vivant et les phénomènes de reproduction en "cartésien rigide". Ces connaissances sont aussi mobilisées dans L'Esprit des lois. Montesquieu aborde les lois positives avec un regard sur le tout des rapports, ce qui définit son objet, l'esprit des lois, et en s'attachant à découvrir les convenances ou les désaccords qui peuvent exister. Le principe de totalité et le principe de convenance ordonnent le regard du législateur qui doit prendre la mesure des situations historiques. Il ne faut pas alors opposer les sciences aux arts : on trouve aussi des métaphores artistiques dans L'Esprit des lois qui manifestent une volonté de bien exercer un certain regard. Le génie artiste, qui sait composer son œuvre, éclaire le sens de l'œuvre législatrice, et aussi le dessein de Montesquieu. Le plan de L'Esprit des lois se comprend si on le regarde comme un "tout ensemble". La forme de l'ouvrage se veut formatrice du regard, qui est le sens de l'esprit.