Stylistique du poème en prose aux XIXe et XXe siècles (1842-1917)
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The prose poem from 1848 to 1917 modifies the field of poetry and opens it to new potentialities. The poetic nature is not only characterizd by formal features. In the absence of versification, the main question is whether there are stylistic processes favoring the recognition of the poetic substance of prose. Refractive to genericity, the prose poem doesn't yield to a predetermined definition. However, its enunciative bias allows us to determine a modular frame defining a specific discursive contract: their provocative statement upsets the reader and requires his active participation. The realisations of this "enunciation" can resort to different stylistic processes. The prose poem sets up diversity as an aesthetic criterion and exemplifies its many aspects. The reader faces a poetry of dissonance occuring at every textual level. The reader's props are shaken and taken away by the discursive heterogeneity in collections, as well as within poems in their motley composition. Tensions are increased thanks to the art of tonal, semantic and rhetorical oppositions. . . Prose is, in turn, taken in in this paradoxical game: resorting to silence, it operates on the duplicity of language and bends towards the implicit. The sinuous nature of oratio prosa leads the reader into an authentic hermeneutical quest. Under banal appearances, the prose poem consists in a genuine craft on verbal matter.
Abstract FR:
Le poème en prose de 1848 à 1917 modifie le champ de la poésie pour l'ouvrir à de nouvelles potentialités. La poéticité ne se caractérise plus seulement par des marques formelles. La question majeure est alors de savoir, si en l'absence de la versification il existe des procédés stylistiques favorisant la reconnaissance de la substance poétique. Texte retors à la généricité, le poème en prose ne se laisse pas enfermer dans une définition prédéterminée. Toutefois, l'angle énonciatif permet de délimiter un cadre modulable qui définit un contrat discursif spécifique : l'énoncé provocateur perturbe le lecteur et requiert son active participation. Les réalisations de l'énoncé recourent à des procédés stylistiques fort différents. Le poème en prose érige la diversité en critère esthétique. Le lecteur doit affronter une poétique de la dissonance qui intervient à tous les niveaux textuels : l'éclatement et l'hétérogénéité discursive du recueil, comme du poème font vaciller les points d'appuis. Les tensions s'accentuent grâce à l'art des oppositions tonales, sémantiques, rhétoriques. . . . La prose est à son tour prise dans ce jeu de paradoxes : recourant au silence, elle exploite la duplicité du langage et affectionne l'implicite. La sinuosité de l'oratio prorsa entraîne le lecteur dans une quête herméneutique. Sous ses apparences anodines, le poème en prose constitue un authentique travail sur la matière