Réinventer le lyrisme : le surréalisme de Joyce Mansour
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
One of the last travellers of the "third surrealist convoy", Joyce Mansour (1928-1986) produced rich and surprisingly diverse works. Poetry, narratives, drama, pseudo journalistic or critical texts : no literary form is unknown to the pen of multicultural and bilingual writer. However, despite the seemingly scattering of genres, her works can be defined as essentially lyrical -lyricism as unterstood by theoricians, that is a quest for identity, far beyond the ego workship or sentimentalism long associated with this notion. With "Cris", a collection published in 1953, the subject is displayed a prey to extremely violent affects. And their release gives access to zones unknown to him/her, to territories where Mansour's writing takes up instant residence. Until "Trous noirs" (1986), all her publication can be read as series of successively explored strategies to approach a resisting, evadind inner space, the inner abyss disclosed to the subject by poetry, which, as he / she is soon aware, conceals a key to his / her identify. . .
Abstract FR:
Etonnante "voyageuse du troisième convoi" surréaliste, Joyce Mansour (1928-1986) a publié une oeuvre abondante et d'une grande diversité : poésie, récits, théâtre, textes critiques ou pseudo journalistiques - aucune forme d'écriture n'est étrangère a cet écrivain multiculturel et polyglotte. Pourtant, par-delà son apparente dispersion dans les genres, son oeuvre, considérée dans sa longévité, manifeste une évidente cohérence : elle peut être définie comme essentiellement lyrique, si on admet avec les théoriciens contemporains que le terme de lyrisme désigne, bien au-delà des notions de culte du moi ou de sentimentalisme auxquelles il a longtemps été associé, la quête d'une identité. Avec "Cris", recueil paru en 1953, le sujet s'expose à des affects extrêmement violents, dont la libération lui ouvre l'accès à des zones inconnues de lui-même, terrritoire étrange et étranger où son écriture élit d'emblée résidence. Jusqu'à "Trous noirs" (1986), toute sa production peut en effet être lue comme une série de stratégies successivement éprouvées pour approcher ce qui, en soi, résiste ou dérobe, cet abîme intérieur que la poésie lui a révélé, et où il a très tôt conscience que gît le secret de son identité. . . .