La construction des personnages de philosophes dans la littérature grecque du Haut-Empire
Institution:
Sorbonne universitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The philosopher figures are numerous in the literature of the Imperial Period, and they are variously depicted by the Antic writers. The importance of philosophers under the Empire has been shown. They seat at the crossroad of both terrestrial and celestial knowledge; they are often related to powerful people and take part in the everyday life of the Greek-speaking citizens. They are emblematic for the Hellenism, which is a kind of identity based on education. This work focuses on the nodal position they occupy in the texts and on the modalities of their representation, in order to understand how the same kind of figure, apart from the repetitive impression that emanates from the multiplicity of their appearances, constitutes less of a definition of what exactly is a philosopher than a problem allowing to shed some light on the world in which the writers are living. Philosopher figures reveal themselves a useful tool in order to grow a reflexion, illustrate a point of view, claim his ethnical or cultural identity, or assert his superiority in the field of knowledge. The setting of philosophers is never deprived from ambiguity and shows that every character could actually be a sophist under the guise of the philosopher. In this study, we have shown the various faces the philosophers can take depending on the writer and the context, and the different ways they gain meaning in texts of every genres and every source. The philosopher figures appear as a fruitful tool when it comes to make sense of the contemporary world and the debates pervading it.
Abstract FR:
Les personnages de philosophes sont nombreux dans les textes à l’époque impériale, et donnent lieu à des représentations variées chez les écrivains. L’importance des philosophes à l’époque impériale n’est plus à démontrer : ils sont au carrefour de toutes les connaissances, terrestres et célestes, sont liés au pouvoir et font partie de la vie quotidienne des habitants des cités de langue grecque. Ils sont emblématiques de l’hellénisme, une identité fondée sur l’éducation. Le présent travail étudie la position nodale de ces personnages à travers leur récurrence et les modalités de leur représentation dans les textes, afin de comprendre comment une même figure, au-delà de l’effet de répétition qui émane de la multiplicité des occurrences, propose moins une définition du philosophe que ne le pose comme un problème permettant de penser le monde dans lequel vivent les écrivains. Les personnages de philosophes se révèlent un outil fécond pour nourrir une réflexion, illustrer un point de vue, revendiquer une identité ethnique ou culturelle, une supériorité dans le champ de la connaissance. La mise en scène des personnages, jamais exempte d’ambiguïté, dévoile que chaque philosophe potentiel pourrait bien n’être que l’usurpateur d’un titre prestigieux, un sophiste, figure vide qui, comme chez Platon, prend l’apparence du philosophe. Ce travail a ainsi permis de mettre en avant toutes les facettes d’une représentation porteuse de sens dans des textes d’origine et de portée diverses, mais aussi les moyens par lesquels, par le biais de représentations quasi standardisées, la notion de philosophe est posée comme un outil pour penser le monde contemporain et les débats qui l’animent.