thesis

Les femmes dans la médecine hippocratique en dehors des traités gynécologiques

Defense date:

Dec. 3, 2020

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Institution:

Sorbonne université

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Authors:

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Abstract EN:

My research is devoted to how hippocratic medicine considers and treats the female body ; but, instead of looking to the texts on ‘diseases of women’, commonly referred to as ‘gynaecological Corpus’, which have been extensively studied, this study examines the hippocratic works which apply to no sex in particular, that is which are not based on a obvious gender difference. In point of fact, the idea that there are female constitution and diseases, requiring a medicine for women only is discussed within the hippocratic physicians. The nosological and theoretical treatises do set out a shared body, the humans’-ἄνθρωποι body : female body, including in regard to what it does not share with male body, is in them considered in a common framework, disease on the one hand, anatomy on the other hand. In the treatises known as ‘Epidemics’, the clinical manifestations of diseases common to both genders, when a woman is falling ill, are to be found in male patients with the same disease, also in the nosological works which don’t draw distinction between genders. General treatises with a gynaecological section, although these sections contain some of the knowledge exposed in the gynaecological Corpus, subordinate this specialized content to the general prognostic framework. From this perspective, female body is an access to the common hippocratic body.

Abstract FR:

La thèse se propose d’explorer la manière dont la médecine hippocratique pense et traite le corps des femmes ; mais, au lieu de partir des textes consacrés aux « maladies des femmes », communément appelés « corpus gynécologique », objet de nombreux travaux, notre étude s’attache aux ouvrages de la Collection hippocratique dont l’adresse à un sexe en particulier ne constitue pas la perspective dominante, autrement dit qui ne reposent pas sur une différence des sexes manifeste. En effet, l’idée qu’il existe une constitution et des maladies proprement féminines, exigeant de ce fait une médecine réservée aux femmes, fait débat au sein des médecins hippocratiques. Les traités nosologiques et théoriques exposent un corps commun, celui de la communauté des ἄνθρωποι : le corps des femmes, y compris dans ce qu’il ne partage pas avec celui des hommes, y est pensé dans un cadre commun, celui de l’anatomie pour les seconds, de la maladie pour les premiers. Dans les traités qui portent le nom d’« Épidémies », les manifestations des maladies qui touchent les deux sexes, lorsque celles-ci s’attaquent à une femme, se retrouvent chez les patients masculins atteints de la même maladie, ou dans les exposés nosologiques qui ne distinguent pas les sexes. Les traités généraux qui possèdent en leur sein une section dédiée aux femmes, même si celle-ci présente des savoirs exposés dans le corpus gynécologique, subordonnent ce contenu « spécialisé » au cadre général du pronostic. Dans cette perspective, le corps des femmes donne accès au corps commun hippocratique.