thesis

L'Evénement dans le roman occidental du XXe siècle : continuités et ruptures

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Lyon 2

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L'hypothèse initiale est qu'un changement d'épistémè, connexe à celui de la biologie darwinienne (continuité sans heurt face au catastrophisme de Cuvier), a modifié la place de l'événement dans le roman occidental, à partir notamment de Flaubert et Melville, lus comme initiateurs. Rupture dans la marche du monde, l'événement était l'élément commençant de la fiction, qui se déployait en le neutralisant à travers les codes de la ritualisation romanesque du XIXe siècle, en particulier réaliste. A la suite du naturalisme (dont la position sur ce point est très ambiguë), certains auteurs du XXe siècle ont tenté de saisir l'événement de façon beaucoup plus originaire : comme instant mystique (épiphanie de Joyce, instant de vie de V. Woolf, instant d'unicité de Broch, instant où l'on échappe à la vie inessentielle de Musil, instant qui abolit le temps de Proust), événement qui perd toute raison (Kafka), événement fondateur de l'écriture elle-même (Sarraute, Beckett). Toutes ces voies se rencontrent dans le cas singulier de la littérature concentrationnaire : le dire de l'instant catastrophique qui en est l’essence ne peut se faire que dans un présent radical de l’écriture. Certes, on peut relever nombre de persistances, ici observées dans le roman d'aventure (London, Stevenson, Conrad, Malraux, confrontés à Céline, Moravia, Perec), ou de nostalgies, ici lues dans le roman américain lié au mythe de la Frontier (Boyle opposé au mexicain Fuentes, Hawkes, Auster, DeLillo, Pynchon, jusqu'au cas si singulier de Faulkner). Nonobstant ces résistances, on conclura que certaines fictions du XXe siècle auront conduit à voir dans l'événement un élément majeur de la rythmique de l'écriture.