Abstract FR:

Dans un cadre comparatif entre le recit ecrit et le recit filmique, cette etude porte sur le rapport entre le silence et le lecteur implicite. Le silence de l'oeuvre en tant que non-dit est ici rapporte a la notion de negativite. Il apparait dans le recit de l'epoque moderne, tantot en tant que strategie narrative, tantot en tant qu'insuffisance du langage. Son role est de stimuler la participation active du lecteur implicite en vue de la formation de l'horizon de sens de l'oeuvre. Les apports theoriques et methodologiques de la theorie de l'effet esthetique de wolfgang iser - portant sur le recit ecrit - sont appliques aussi a l'etude de l'interaction entre le recit filmique et le spectateur implicite. Dans les recits examines, le silence apparait en tant que procede de contestation des attentes et des convictions du lecteur/spectateur sur la memoire collective, l'efficacite de l'image a representer le monde, le role de l'imaginaire et enfin, le processus-meme de la lecture. L'horizon de sens de ces recits se forme grace a intervention du lecteur/spectateur implicite et a sa reaction a la negativite et aux silences du texte. Les cinq recits abordes parvient a dialoguer d'entre-eux dans un champ intertextuel grace a leurs silences eloquents. On constate enfin que les recits de jean-luc godard, de theodore angelopoulos et de thanassis valtinos font partie de ce que roland barthes definit comme texte de plaisir. En revanche, les recits de marguerite duras et de stavros tornes apparaissent comme textes de jouissance.