Recherches sur le roman d'Achilleus Tatios, Leucippe et Clitophon
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
I have first examined the literary and rhetoric tradition of this fiction, which as a whole is a traveler’s tale, told by the traveler himself. I have then studied Clitophon's tale, the very image of platonic fictions. The androgyn's tale explains the whole structure of Clitophon's story, the way Clitophon's and Leucippus’s adventures happen, the part played by the people who are mixed in the story, and also the short summary of Callisthenes' and Calligone's love-story. But Achilles Tatius is also influenced by Diotima's way, in the banquet, of reinterpreting the androgyny’s parabola, so as to define poetry and love, and by Socrates’ manner, in Phaedrus, of practicing this teaching, worthy of "perfect sophists" and he represents the initiatic way which leads Clitophon to the happiness of love, as well as to Byzantium where he marries Leucippus, and to the art of speech, by which he becomes, in Sidon, a narrator inspired by this divine experience. This moral and esthetic education has two degrees. Obeying love's voice, Clitophon, thanks to Melite, gets to know the mysteries of love. The divine character of this mysteries, publicly questioned by Thersander, is then recognized by god's judgment, before Clitophon's tale is a panegyric speech, which annihilates Isocrates' opposition between futile speeches pronounced "against the deposit" or "on private contracts" and the noble eloquence, which occupies itself with education and politics.
Abstract FR:
Apres l'examen de la tradition littéraire et rhétorique à laquelle se rattache la forme d'ensemble de la fiction, un récit de voyage raconte à la première personne, l'étude porte sur le récit de Clitophon, qui est "à l'image" de fables platoniciennes. La fable de l'androgyne rend compte de toute la structure du récit de Clitophon, du déroulement des aventures de Clitophon et de Leucippe, du rôle des personnages qui y concourent, mais aussi du bref résume de l'histoire amoureuse de Callisthène et Calligone. Mais Achilleus Tatios s'inspire aussi de la manière dont Diotime, dans le banquet, réinterprète la fable de l'androgyne pour définir la poésie et l'amour, et dont Socrate, dans le Phèdre, met en pratique cet enseignement digne des "parfaits sophistes", et il représente le cheminement initiatique par lequel Clitophon accède à la fois au bonheur d'aimer, à Byzance où il épouse Leucippe, et à l'art de parler grâce auquel il est, à Sidon, un narrateur inspiré par cette expérience divine. Cette éducation morale et esthétique comporte deux degrés. Obéissant à la voix de l'amour. Puis, après que la divinité de ces mystères, publiquement contestée par Thersandre, a été authentifiée par la justice des ordalies, l'histoire d'amour de Clitophon et de Leucippe se constitue en un récit caractérise comme une "psychagogie". Témoin du dessein de la seconde sophistique, le récit de Clitophon est un discours panégyrique qui annule l'opposition exprimée par Isocrate entre les discours futiles prononcés "contre le dépôt" ou sur des "contrats privés", et la noble éloquence, qui traite de l'éducation et de la politique.