thesis

Tragédie et politique en France au XVIe siècle

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The rebirth of tragedy in Renaissance France is linked to two phenomena: first, humanists eager to discover the writings of Antiquity; second, civil wars leading to the widespread impression that the kingdom's entire political life was itself a tragedy. Thus, new dramatists felt that in dealing with the past, they also dealt with the present. The political engagement of French tragedies in the 16th century is quite conspicuous, but after the Wars of Religion, the plays tend to express a sort of political consensus: they become less radical and are slowly replaced by pastoral, elegiac or courtly tragedies. On the whole this reflection is a contribution to the history of French Tragedy. It restores some of the elements missing from histories of the genre (tragedy during medieval times, during and after the Wars of Religion) and explains the political implications of the various Jewish, Greek, Roman or French tragedies written during the Renaissance.

Abstract FR:

Au XVIe siècle revient la gloire d'avoir réinventé la tragédie antique. Deux circonstances favorisent cette renaissance. C'est tout d'abord l'humanisme, qui redécouvre et traduit les Anciens, et encourage ainsi l'émulation parmi les hommes de ce temps désireux d'imiter un Sénèque ou un Sophocle en composant des tragédies nouvelles ; ensuite, le développement des guerres civiles donne à chacun l'impression que le tragique est désormais la condition ordinaire du royaume de France. Aussi les nouveaux dramaturges ont-ils le sentiment de renouer avec le passé en puisant dans le présent. La tragédie renaissante prend donc un tour politique particulièrement marqué à cette époque. Elle met en scène les conflits, prend position, s'engage, et parfois violemment. Or cette vocation politique, chaque fois réaffirmée, commence à décroître à partir de la fin du XVIe siècle. Avec l'achèvement des combats et des guerres civiles, la tragédie politique se fait plus consensuelle, romanesque, pastorale, élégiaque ou galante. En somme, elle se dépolitise. La politique, qui lui avait donné une puissance et une ardeur jusqu'alors inconnues, est désormais bannie de la tragédie, ou du moins largement euphémisée, et c'est ce phénomène de politisation puis de dépolitisation de la tragédie, qui constitue l'objet de cette recherche.