L'hiatus expressif dans l'iliade et dans l'odyssee
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The hiatus results from the encounter of the final vowel of a word and the initial vowel of the next one. In homer's verse, it is usually bypassed by dropping a more. If a short one, the final vowel is elided; if a long one, it is shortened. But this general rule admits of exceptions, when the final short vowel is not elided or the final long vowel is not shortened. When on the strong stress, this anomaly does not alter the verse structure (so we shall not mention it), whereas on a weak stress -after one of the two short syllabes of the dactyl, or the second long one of the spondee- it brings into the line a break which sounds like a mistake, and this is the subject-matter of his study. This, which was an insoluble question before bentley's brillant find, re-introducing the initial digamma, writes off a good many inexplicable hiatuses. There are some left, though; hence the endeavours of heyne, spitzner, ahrens, to account for or excuse those hiatuses judjed faulty. Their endeavours, as well as those of their successors, remain ineffec- tive. The present study is informed by a different princi- ple, one which is not an a-priori, but is imposed by the text itself, and one which is proved valid all along. Far from being "faulty", the hiatus serves expressive purposes. It alway expresses a separation, vi-
Abstract FR:
L'hiatus est produit par la rencontre de la finale vocalique d'un mot avec l'initiale vocalique du mot suivant. Dans le vers d'homere, il est ordinairement evite par la perte d'une more: la voyelle finale, si elle est breve, s'elide, si elle est longue, s'abrege. Mais cette regle generale souffre des exceptions, ou la finale breve ne s'elide pas, la finale longue ne s'abrege pas. Sur le temps fort, cette anomalie ne modifie pas la structure du vers, et nous la laisserons de cote; en revanche, sur le temps faible (apres l'une des deux breves du dactyle ou la seconde longue du spondee), elle introduit dans le vers une rupture qui semble une faute: et tel est l'objet de la presente etude. Question inextricable avant la geniale decouverte de r. Bentley: le digamma initial retabli supprime nombre d'inexplicables hiatus. Mais il en reste, d'ou les efforts de heyne, spitzner, ahrens, pour trouver une explication, ou une excuse, a ces hiatus juges fautifs: ces efforts, et ceux de leurs successeurs, demeurent inoperants. Un principe different, non point a priori, mais impose par le texte lui-meme, et constamment verifie, commande notre etude: l'hiatus, nullement "fautif", sert des fins expressives. Il exprime toujours une separation, energiquement peinte par la rupture qu'il introduit dans le vers. Idee commune se ramifiant en une foisonnante multiplicite: 1074 hiatus se repartissent, selon leurs affinites, dans les 24 chapitres de notre premiere partie. La seconde partie, en 8 chapitres, presente une etude des caracteristiques de l'hiatus et de son emploi, si constamment identique, refletant si bien un meme ideal, une meme personnalite d'artiste, que l'on se sent invite a rallier le camp des unitaires. Sept excursus enfin, avant une bibliographie, traitent de questions annexes et complementaires.