L'idée du neuf dans la pensée grecque d'Homère à Platon
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L'introduction détermine l'orientation de la recherche en la détachant de la question de l'idée de progrès; l'objet de l'étude est la représentation des ouvertures au neuf dans la pensée et dans l'imaginaire grecs. L'analyse des emplois de neos et des apparentés permet de dégager une double conception du temps où l'adjectif prend son sens. Le roulement du devenir, dans un temps en arcs, conçu d'après les arcs du ciel et la courbe du rythme vital, et l'échange des états du temps, dans un temps en séquences, sont le cadre où est appréhendé le mouvement du changement. Neos marque la "fraîcheur", la "jeunesse" et la "nouveauté" dans la dynamique de la relativité du monde, indiquant le surgissement, l'écart du particulier, la première étape d'un développement promis, ou le renversement de l'échange. Avec les emplois de kainos et des apparentés apparaît la représentation des espaces du neuf. L'imaginaire ancien conserve la vision d'un monde et d'un espace cloisonnés d'où surgissent l'étranger, l'inconnu, le "renversant" ou l'inédit de la surprise. La revendication du neuf chez les auteurs, les arguments des grands débats de la fin du Ve siècle, la construction de l'histoire se comprennent à travers ces grands traits de la pensée grecque qui perdurent jusqu'au IVe siècle, sous des aspects parfois très différents. Enfin, l'écart qui nous sépare des Anciens se marque dans la concepion de l'heurema, réussite et instauration, ouverture à des variables 33034947124réglées, ou dans le sens d'heurisko, "obtenir", "produire". Si le schéma de l'heurema est modifié dans les catalogues chronologiques de la fin du Ve siècle, si la figure de l'heuretes est réutilisée par les auteurs, l'"invention" reste pensée sur le modèle de l'action, dans l'initiative ponctuelle et dans la réaction au donné, dans la variabilité du monde et des productions humaines.