La Cité grecque archaïque et classique et l'idéal de tranquillité
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The introduction discusses the meanings of hesychia, apragmosyne and schole. The first part shows the growth of an ideal of individual and collective tranquility in archaic Greece, with special reference to the traditional praise of activity and to Pindar’s eighth pythian (translated with historical and literary commentary). The second part studies the democratic topos of the quiet citizen who is involved in politics and litigation and shows that it plays a great part in the literature of the classical period, leading to the demand for a new kind of quiet politics (Aristophanes, Euripides, Thucydides). This accounts for the growth of the schole-ideologies which the third part studies in the philosophers of the fourth century (Xenophon, Plato, Isocrates, Aristotle). Schole is no longer a paradise for idleness, but leisure time for the pursuit of higher activities, politics and philosophy, in contrast to both Demosthenes revival of the democratic topoi and the new epicurean and sceptic ideals. The conclusion emphasizes that, when praising hesychia and schole, the archaic and classical literature of ancient Greece is mainly concerned with political aims, namely the safety of the polis.
Abstract FR:
L'introduction discute le sens des mots hesychia, apragmosyne et schole, et analyse la bibliographie. La première partie montre la naissance, sur le fond d'une éthique de l'activité unanimement acceptée, d'un idéal d'hesychia individuelle et civique dans les cités grecques archaïques; elle comprend en particulier une traduction et un commentaire de la huitième pythique de Pindare. La seconde partie, consacrée principalement à la littérature de la démocratie athénienne, établit que la thématique du citoyen tranquille contraint à l'activité politique, qui tient à la nature même de la démocratie athénienne, n'est pas seulement un lieu commun des discours judiciaires, mais joue un rôle important dans le théâtre (surtout chez Aristophane et Euripide) et dans l'histoire (surtout chez Thucydide). Une interprétation nouvelle du théâtre d’Euripide est en particulier proposée, selon laquelle, loin d'aller vers la Vita contemplativa, il s'oriente vers la mise en scène de l'engagement des sages tranquilles pour le salut de la cité. La troisième partie montre comment, prolongeant à la fois l'idéal archaïque et les débats athéniens, Xénophon, Platon, Isocrate et Aristote étudient chacun à sa façon la conciliation entre les nécessités de l'action (en particulier de l'action politique) et de la tranquillité, en élaborant une idéologie de la schole comme temps dégagé pour l'action du chef et du philosophe. Cela contraste avec la réutilisation chez Démosthène de la thématique démocratique. Les nouveaux idéaux de tranquillité que proposent Épicure et les premiers sceptiques sont enfin brièvement étudiés. La conclusion oppose aux développements ultérieurs du thème de la vita contemplativa la ligne de force de la thèse : les idéaux d'hesychia, d'apragmosyne et même de schole sont principalement des idéaux civiques, indissociables de la question du salut de la cité.